COMMENT REMOTIVER LES ÉPARGNANTS!?
La finance de proximité a sûrement un rôle à jouer dans ce cadre. Elle prône en e!et le développement local d’activités sur un territoire donné et assure que chaque euro épargné sera investi dans l’économie locale, PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI). Poumon de l’économie française, ces entreprises ont cruellement besoin de l’épargne domestique pour se financer, car un quart d’entre elles ont une santé financière dégradée à cause de la crise, relève la Faider dans son Livre blanc. Un temps évoquée, la création d’un plan d’épargne en actions orienté spécialement pour ces PME ne semble plus à l’ordre du jour. Karine Berger avait indiqué début mars que la création d’un nouveau produit d’épargne « ne serait pas la solution la plus pragmatique ». Elle estime qu’il serait préférable de « capter une part de l’épargne de l’assurancevie » pour les besoins des PME.
FAIRE PLUS AVEC L’ASSURANCE-VIE
L’assurance-vie représente aujourd’hui 54"% des 2"600 milliards d’euros d’encours d’épargne longue. Ce placement est donc, et de loin, le principal pourvoyeur de financement à long terme. Les assureurs a#rment contribuer de plus en plus au financement de l’économie. Ils soulignent ainsi que 56"% de leurs placements finançaient des entreprises en 2012, contre seulement 50"% en 2003. Mais cette progression tient uniquement à un investissement massif dans les obligations émises par les entreprises, soit surtout quelques grands groupes.
En 2012, les assureurs finançaient les PME et les ETI à hauteur de 42 milliards d’euros, dont 4,2 milliards d’investissements nouveaux. Le gouvernement estime qu’il est possible de faire encore plus. La proposition de Karine Berger concernant l’assurance-vie pourrait ainsi rappeler les contrats d’assurance « DSK » ou « NSK » qui contenaient une part en actions d’entreprises dites risquées. Ces produits n’avaient pourtant pas séduit le grand public.
In fine, le but du gouvernement n’est pas de modifier en profondeur l’assurance-vie, mais bien d’optimiser l’allocation de ces fonds. Le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, l’a rappelé récemment : « Ce que nous souhaitons, c’est qu’on puisse effectivement orienter l’épargne vers des placements longs, des placements en actions et aussi vers l’immobilier [ lire ci-contre]. Il ne s’agit pas d’écorner le produit vedette et aimé des Français qu’est l’assurance-vie ».