Les fonctionnaires russes devront surveiller leur langage
Moscou a listé des phrases types jugées équivoques et qui sous-entendent que le fonctionnaire les prononçant serait prêt à accepter un pot-de-vin. Ces phrases sont désormais interdites… dans ce pays qui sou!re d’une corruption à grande échelle.
LE GOUVERNEMENT RUSSE ne renonce pas à son combat contre la corruption. Pour sensibiliser les fonctionnaires à cette lutte, le ministère russe du Travail a dressé une liste de phrases désormais interdites dans leurs échanges avec les usagers.
Ces phrases sont considérées comme instillant l’idée qu’un « arrangement » est possible à l’occasion de procédures administratives. Ainsi, les fonctionnaires russes ne doivent plus dire « alors qu’est ce qu’on fait!? » ou « on peut s’entendre », propos trop équivoques, d’après le ministère. Ils ont également interdiction de demander « des arguments plus convaincants ». Il n’est pas non plus de bon ton d’évoquer les traitements trop bas réservés aux fonctionnaires, de parler « d’un projet de voyage touristique », ou encore de « l’intention de faire inscrire un proche dans un établissement scolaire ».
Pour le ministère, « aborder de tels sujets avec les représentants d’organisations ou des citoyens dont l’intérêt dépend de leur déci- sion peut être perçu comme une allusion à un pot-de-vin ».
L’ÉCHEC DE DMITRI MEDVEDEV
Dmitri Medvedev, ancien président russe (2008-2012) aujourd’hui Premier ministre, avait placé son mandat sous le signe de la lutte contre la corruption. Il a, depuis, reconnu avoir échoué. La Russie sou#re d’une corruption à grande échelle.
Toutes les administrations sont touchées : police, hôpitaux, éducation nationale, justice, armée… D’après le rapport 2012 de l’organisation Transparency International, le pays se place au 133e rang mondial (sur 174), avec un indice de perception de la corruption de 28 (contre 90 pour le Danemark, la Finlande et la Nouvelle-Zélande, placés en première position ex aequo).