Hambourg paie les couacs du Philharmonique
Le projet pharaonique du Philharmonique de l’Elbe, à Hambourg, vient d’être relancé après un an et demi d’arrêt. Son coût est passé de 77 millions d’euros à l’origine à… 575 millions d’euros aujourd’hui. Histoire d’un dérapage cacophonique exemplaire, mais loin d’être unique en Allemagne. En cause : les modalités des appels d’o!res.
À BERLIN mot Enno Isermann, porteparole du ministère de la Culture de Hambourg.
Un argument que ne manque pas de rappeler le constructeur Hochtief, qui assure avoir dû transférer l es systèmes réfrigérants des plafonds vers les murs alors que les travaux allaient bon train!! et le noeud ferroviaire de Stuttgart ( lire La Tribune Hebdo datée du 8 mars) ont connu les mêmes déboires.
DES DEVIS VOLONTAIREMENT SOUS-ESTIMÉS
« Ces cas sont symptomatiques de notre temps, même s’ils ne sont pas propres à l’Allemagne. Les modalités d’appels d’o"res étant axées essentiellement sur le coût du projet, les prétendants sous-estiment volontairement les montants, misant ensuite sur le soutien politique de ceux qui les auront sélectionnés », analyse Gerhard Braun, professeur d’urbanisme à l’université libre de Berlin.
Une autre raison évoquée concerne le manque de compétence technique des autorités de contrôle dans des projets complexes et innovants, ainsi que le cloisonnement entre ces instances techniques et celles de contrôle. Si les coûts venaient encore à augmenter – ce que n’a pas exclu le maire… –, le Philharmonique de l’Elbe pourrait devenir le projet culturel le plus cher de l’histoire en Allemagne.