Xavier Niel nous a fait un caprice
Puisque c’est comme ça, vous ferez sans moi… » Xavier Niel a surpris mardi en n’assistant pas à la conférence de presse de présentation des résultats annuels d’Iliad, la maison mère de Free, dont il est le premier actionnaire (59 % du capital) et le vice-président du conseil d’administration. « Une décision m’ayant interdit l’usage de quelques mots essentiels, je préfère me taire que me censurer », a expliqué le bouillant patron, coutumier des expressions à l’emportepièce, dans un message lu par son directeur général. Les termes en question ? « Arnaque », « racket », « escroquerie », prononcés lors du lancement de Free Mobile en janvier 2012. Le 22 février dernier, le tribunal de commerce de Paris a en effet condamné Iliad et Free Mobile à verser 20 millions d’euros de dommages et intérêts à Bouygues Telecom pour dénigrement et concurrence déloyale.
L’autocensure revendiquée par le patron de Free, une « réaction d’enfant » gâté ?
« Faut-il comprendre qu’il ne peut s’exprimer sans utiliser les termes “arnaque”, “racket” et “escroquerie” ? », s’étonne un cadre d’un opérateur concurrent. Loin d’être muselé par son conseil d’administration, Niel n’a pas boycotté la réunion avec l es analystes le même jour.
« C’est une réaction d’enfant, un caprice typique de ceux qui ont passé le cap des 100 millions d’euros », considère un analyste habitué à côtoyer les grandes fortunes. Xavier Niel a franchi ce cap il y a déjà bien longtemps : sans compter son patrimoine immobilier, sa fortune excède les 5 milliards d’euros en actions Iliad. Volant de record en record à la faveur du succès commercial de Free Mobile, le titre s’est apprécié de plus de 50 % en un an. Iliad pèse ainsi près de 9 milliards, soit 1,7 milliard de plus que le groupe Bouygues dans son ensemble… (Lire aussi, page 10, notre article sur la stratégie de Free.)