Les mesures gouvernementales pourront dégonfler quelque temps les statistiques du chômage. Mais, sans croissance d’au moins 1,5!%, l’embellie s’avérera éphémère.
CHÔMAGE : FRANÇOIS HOLLANDE CONDAMNÉ À RÉUSSIR
Il en a fait son principal cheval de bataille et il sait qu’il est attendu au tournant… Depuis la fin de 2012, François Hollande a répété à maintes reprises que son objectif était de parvenir à stabiliser, puis à inverser, durablement la courbe du chômage à compter de la fin de 2013!! Et ce, alors que Le gouvernement a multiplié les instruments. Avec l’instauration du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), d’abord, qui permet aux entreprises de baisser le coût du travail de 4!% cette année et de 6!% en 2014. Le gouvernement met aussi le paquet sur les traditionnels contrats aidés qui prolifèrent depuis trente#ans sous des appellations di$érentes : contrat d’aide à l’embauche, contrat d’insertion dans l’emploi, contrat jeune, etc. Pour 2013, 450!000 contrats de ce type ont été budgétés. Bien entendu, c’est notamment en septembre, pour la rentrée, quand les jeunes a%uent à Pôle emploi, que ces contrats sont très majoritairement proposés. Il y a, de fait, un léger frémissement puisque, en juillet, pour le troisième mois consécutif, le nombre des demandeurs d’emploi de moins de 25# ans a reculé, se f éli cite Michel Sapin. Et, bonne nouvelle pour le ministère du Travail, il est acté que Michel Sapin bénéficiera en 2014 d’un budget de 10,8 milliards d’euros, soit 700 millions de plus que cette année. 1,3 milliard d’euros seraient a$ectés au financement de plus de 430!000#contrats aidés. De quoi tenir le rythme de 2013. Même chose pour les fameux emplois d’avenir, surtout destinés au secteur non marchand embau- la France aura connu une récession en début d’année et ne se redresse que lentement.
Alors, mission impossible!? À défaut de croissance significative et de su"samment de créations de postes spontanées dans le secteur concurrentiel, on pourrait le penser. L’Insee estime que 76!000#postes devraient encore être perdus au second semestre. De surcroît, 137!000# nouvelles personnes devraient arriver sur le marché du travail sur l’ensemble de l’année 2013. D’ailleurs, en juillet, le nombre des demandeurs d’emploi a continué de progresser (+ 0,2!% en catégorie « A », soit un total de 3!546!600# demandeurs d’emploi), même si on est très loin, heureusement, des niveaux d’augmentation des premiers mois de l’année.
Comment, dans ce contexte, inverser la courbe du chômage!? chant un jeune en très grande difficulté. François Hollande a demandé de l’ouvrir à certains secteurs concurrentiels, le tourisme notamment. Actuellement, la moitié des 100!000# emplois d’avenir prévus cette année ont été conclus. Cinquante mille#nouveaux sont programmés pour l’année prochaine. Au total, le coût du dispositif atteindrait 1,3 milliard d’euros.
François Hollande compte aussi sur une montée en puissance du contrat de génération (aide annuelle de 4!000#euros pour une entreprise de moins de 300#salariés qui recruterait un jeune tout en gardant un senior dans l’emploi) qui devrait s’a"rmer dès lors que les chefs d’entreprise sentiront que la reprise est réelle.
Enfin, reste l’arme de la formation. À l’issue de la Conférence sociale du mois de juin, François Hollande a annoncé un vaste plan de formation à destination de 30!000#chômeurs afin de leur faire rapidement suivre un cursus leur permettant d’occuper un emploi disponible qui n’a pas trouvé preneur. Le président espère même que ce dispositif concernera un total de 100!000# demandeurs d’emploi en 2014. Certes, l’objectif est louable… mais il a aussi un autre mérite. Les demandeurs d’emploi en formation glissent automatiquement des catégories « A, B ou C » de Pôle emploi (celles qui servent de référence pour le calcul du nombre des demandeurs d’emploi) vers la catégorie « D », nettement moins médiatisée. Autant de chômeurs en moins « o"ciellement » comptabilisés, donc.
Des mesures qui pourront peutêtre, en apparence, dégonfler quelque temps les statistiques du chômage. Mais, sans croissance plus forte d’au moins 1,5!% et sans reprise réelle des embauches, le phénomène paraîtra tout de même assez artificiel. Or, la ques- tion du chômage, première préoccupation des Français, est celle sur laquelle François Hollande est le plus attendu. S’il échoue, la suite de son quinquennat va se transformer en long chemin de croix, jonché d’élections intermédiaires qui s’annoncent plus que di"ciles!!
RETRAITES : UNE RÉFORME A MINIMA QUI FAIT « PSCHITT »
Sur le dossier des retraites, la crédibilité de François Hollande reste encore à prouver si l’on en croit un sondage BVA, paru samedi 31 août. La réforme annoncée il y a quelques jours par Jean-Marc Ayrault serait très mal accueillie par les Français qui seraient 62!% à se dire défavorables aux décisions prises. C’est plus encore qu’en juin 2010, lors du report de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62#ans (61!%). Toujours d’après ce sondage, 86!% des Français ne pensent pas que cette réforme permettra durablement d’équilibrer le financement des retraites. Bref, ce n’est pas gagné, comme le confirme notre sondage Opinion Way (voir pages 4 et 5)!!
Mais François Hollande et la