La Tribune Hebdomadaire

L’iconoclast­e Aaron Levie, 27!ans, fondateur de Box.net en 2005, se décrit comme « magicien en chef ».

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conviviali­té partagée, où chaque nouvel employé est présenté sur l’estrade lors du Friday lunch, avec quelques anecdotes personnell­es. Les murs sont décorés de tableaux aux couleurs pop décrivant les valeurs de l’entreprise qui a pour emblème la licorne, un animal de geeks, et des slogans tels que « prends des risques et échoue vite » (sous entendu : pour corriger le tir encore plus vite), « crois en tes idées extraordin­aires », ou bien « viens au bureau avec ton côté déjanté ». « Ici on aime la diversité, c’est normal, on n’est pas loin de San Francisco » , explique le Principal Architect. Il y a aussi « 10!X » pour « faire 10!fois mieux et 10! fois plus vite », ou encore « nous embauchons les meilleurs, alors faisons-nous confiance ».

« L’humain est très important : il faut un environnem­ent agréable où les ingénieurs peuvent être très productifs et exprimer leur créativité. Car un très bon développeu­r n’est pas 2 à 3! fois mais 10 à 100!fois plus productif qu’un développeu­r moyen » , assure Florian Jourda. Le processus de recrutemen­t porte la marque de cette culture, qui affirme marier « la dynamique d’une grande famille » à « un état d’esprit d’étudiant » – l’âge moyen est de 26!ans. « Déjeuners et dîners gratuits, snacks et boissons en quantité, tenue vestimenta­ire informelle, ping-pong, “hackathons” et trottinett­es » , vante la page Carrières de Box (et 15!jours de vacances par an).

« Nous recherchon­s les meilleurs et les plus brillants, mais nous essayons de ne pas nous prendre trop au sérieux » , insiste-t-on chez Box. Les candidats ont une note technique mais aussi une note « culturelle » pour évaluer leur comporteme­nt : les employés gagnent d’ailleurs de coquettes primes en cas d’embauche sur leur recommanda­tion, le canal privilégié de recrutemen­t (12"000 dollars pour un ingénieur, 5"000 pour un commercial).

ICI, LES DÉVELOPPEU­RS SONT DES SEIGNEURS

Box n’hésite pas non plus à « acheter » les talents, comme le Français Martin Destagnol : l’entreprise californie­nne vient de s’offrir son applicatio­n mobile, Folders – qui permet d’accéder sur iPhone à ses documents dans le cloud –, avant même sa sortie sur l’App Store. Une applicatio­n saluée pour l’élégance de son interface : « C’est vraiment du niveau Steve Jobs » , opine Florian. Dans le « monde merveilleu­x » de Box, comme dans toutes les entreprise­s de la Silicon Valley, les ingénieurs, les développeu­rs, sont des seigneurs, les autres fonctions, aussi cruciales soient-elles, comme les ventes ou les ressources humaines, restant assez secondaire­s et peu glamour. À l ’ i ma g e du service « réussite du client », qui s ’a c t i ve sous une pluie de nuages en carton suspendus : Florian décrypte!: « c’est le nom cool de l ’a s s i s t a n c e technique et de la facturatio­n » . Sur 900! employés, il n’y a que 150! ingénieurs et l’entreprise essaie de ne pas aller au-delà du « nombre de Dunbar » (la théorie du nombre maximal d’amis, à savoir 148! personnes, avec lesquels un individu peut entretenir une relation à un moment donné). « On se retrouve face à un pro- blème typique d’une start-up : comment on “scale” [change d’échelle, d’ordre de grandeur, ndlr] l’organisati­on sans la déstabilis­er » , relève l’architecte en chef. Après avoir ouvert un bureau à Londres il y a six mois où elle emploie

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