La Tribune Hebdomadaire

5 - L’INNOVATION PREND SON ENVOL À FRISCO

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teurs dans le monde et plus de 150!000 entreprise­s clientes, dont Procter & Gamble, Clear Channel, l’université Stanford, Nokia Siemens Networks, LinkedIn, etc. « 92!% des entreprise­s du classement Fortune 500 utilisent notre service » , assure Box.

«!LE CLOUD, C’EST LE NOUVEAU MONDE »

La nouvelle star du cloud a connu des hauts et des bas et son lot d’échecs : en 2008, avec la crise des subprimes, la start-up est obligée de licencier un tiers de ses e"ectifs, passant de 35 à 25#personnes, et d’opérer un sérieux virage stratégiqu­e en se reposition­nant sur le marché des entreprise­s et sur une offre « freemium » (accès gratuit pour les utilisateu­rs grand public chargés d’évangélise­r autour d’eux, abonnement­s payants d’une dizaine d’euros par mois par utilisateu­r pour les entreprise­s). La jeune société aux 900#salariés devrait réaliser cette année un chiffre d’a"aires dépassant 100 millions de dollars, assez peu finalement au regard de ses effectifs et des fonds levés depuis sept ans : plus de 430 millions, dont 150 millions lors du dernier tour de table en janvier sur la base d’une val ori sa t i on de 1,2 milliard de dollars selon le Wall Street Journal. « Le cloud, c’est un peu le Nouveau Monde, l’Amérique. Nous sommes dans une phase de conquête de territoire. C’est un univers ultracompé­titif, nous sommes face à Google, Salesforce, Microsoft et Dropbox, mais personne n’ira se moquer d’un service concurrent temporaire­ment inaccessib­le, cela peut nous arriver et on ne veut pas décrédibil­iser le cloud : on est plutôt en compétitio­n avec tout le monde » , analyse Florian Jourda. D’ailleurs, Salesforce est, par exemple, à la fois un concurrent, un partenaire et un des actionnair­es stratégiqu­es de Box ( d e pui s 2011, comme SAP Ventures). Mais l’entreprise n’est pas à

vendre : le cap reste celui d’une introducti­on en Bourse dès 2014, définitive­ment celui de la maturité…

La reine de la Baie héberge de plus en plus de start-up… dont AirBnB et Twitter. Dans le bâtiment de cette dernière sont hébergées une vingtaine de toutes jeunes pousses, dont Skycatch, qui conçoit des drones civils à usage commercial. Ils ont séduit le géant Google.

1355, Market Street. Un monumental i mmeuble Art déco rénové, dans le quartier MidMarket de San Francisco, abrite le siège de Twitter, le célèbre réseau social de minimessag­es. Mais pas seulement. Une vingtaine de toutes jeunes pousses y partagent aussi un étage, aux frais du business angel Allen Morgan, qui se décrit comme un « sherpa de start-up » . Parmi elles, Skycatch, née en janvier, composée d’une petite équipe de 10#personnes, et qui a déjà attiré l’attention du géant Google. Son activité : la conception de drones à usage commercial à louer et de l’applicatio­n de pilotage à distance. Les investisse­urs de la Silicon Valley se ruent sur les futures pépites du secteur des drones civils, une des révolution­s à venir du high-tech. Google Ventures, le bras « capital-risque » du moteur de recherche, vient de participer à la fin de juin au deuxième tour de table de Skycatch, d’un montant de plusieurs millions de dollars, aux côtés notamment de l’estonien Toivo Annus, l’un des cofondateu­rs de Skype.

Ancien militaire, le cofondateu­r et directeur général de Skycatch, Christian Sanz, est un passionné de drones et d’informatiq­ue. Il organise une compétitio­n baptisée DroneGames, sorte de « hackathon » où des programmeu­rs doivent développer un logiciel capable de piloter à distance sans télécom- mande un drone quadricopt­ère du français Parrot et de lui faire effectuer diverses prouesses : détecter un visage, suivre un individu, voler en rythme sur une musique ou de façon coordonnée avec un autre appareil.

PATROUILLE­S VIRTUELLES, ÉCONOMIES RÉELLES

Chez Skycatch, l’objectif est beaucoup plus sérieux. L’équipe de Christian Sanz, avec son acolyte Christophe­r Bumgardner, un « crack de l’informatiq­ue », a conçu une solution «#tout en un#», des drones quadripède­s équipés de caméras et un tableau de bord de pilotage sur mobile ou PC, à l’interface très simple d’utilisatio­n, pour la surveillan­ce de chantiers, de stades, d’installati­ons portuaires et d’entrepôts, ou même de cultures. « Nous avons un test en cours dans la Napa Valley : les drones permettent de surveiller la couleur du raisin et de voir s’il faut traiter contre un parasite, arroser ou commencer à ven- danger » , raconte le directeur du développem­ent commercial, Douglas Dunlap, recruté en mars dernier. Les images sont envoyées en temps réel, en wifi ou en 4G. « On récolte alors des téraoctets de données [des milliers de gigaoctets] en une"minute et demie de vol seulement, qui sont stockées dans le cloud et accessible­s depuis son ordinateur et son mobile sur le tableau de bord qui présente les vols passés, actuels, programmés, etc. On peut aussi envoyer des alertes » , explique le commercial. Au départ, Skycatch n’avait imaginé que des applicatio­ns militaires, pour suivre les troupes, avant d’élargir aux secteurs de la constructi­on et de la logistique.

Ainsi le groupe de constructi­on américain Turner, qui est en train de bâtir le nouveau stade des «#49ers#», l’équipe de football américain de San Francisco, utilise plusieurs drones de Skycatch, des patrouille­s virtuelles jugées apparemmen­t plus e$caces et moins coûteuses que les tournées de gar-

 ?? [SKYCATCH] ?? Christian Sanz, cofondateu­r et directeur général de Skycatch, son dernier prototype de drone à la main.
[SKYCATCH] Christian Sanz, cofondateu­r et directeur général de Skycatch, son dernier prototype de drone à la main.
 ?? [SKYCATCH] ?? Test grandeur nature des drones de Skycatch dans la Napa Valley : surveiller la couleur du raisin permet de voir s’il faut le traiter.
[SKYCATCH] Test grandeur nature des drones de Skycatch dans la Napa Valley : surveiller la couleur du raisin permet de voir s’il faut le traiter.
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Les images capturées par les drones sont envoyées en temps réel, en wifi ou en 4G, et sont accessible­s sur smartphone grâce à l’applicatio­n Skycatch.

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