Plus haut, plus vite, plus loin
Plus haut, plus vite, plus loin. La devise (française) que s’est donnée l’aéronautique internationale à sa naissance n’a pas pris une ride. Humaniste et volontariste, elle constitue sans doute la clé psychologique, l’âme de la perpétuelle adaptation de ce qui compose aujourd’hui la plus dynamique des industries. Dans les chaos de la mondialisation, l’aviation fait figure de repère. Son taux de croissance demeure d’une vigueur insolente alors qu’elle encaisse en première ligne toutes les tensions annoncées par l’actualité. La bonne santé de la France dans cette filière s’explique par un pragmatisme qui a fait de ce paramètre une donnée intrinsèque!: la mondialisation est partie prenante du modèle économique depuis plusieurs décennies. Chose remarquable pour la France, autant la puissance publique que les partenaires privés engagés dans ces entreprises ont su trouver un équilibre qui permet de conquérir des marchés aux quatre coins de la planète, sans transformer les bassins d’emploi originaires en désert. Autre point capital que souligne Marwan Lahoud, Directeur général délégué à la stratégie et à l’international d’Airbus Group (lire pages!10 et!11), pour expliquer ce maintien hexagonal dans le peloton de tête, le goût français pour les choses de l’air, autant civiles que militaires. Un siècle après que la France fut le berceau de la conquête de l’air, elle demeure le pays européen où les jeunes sont le plus attirés par ses formations. Cette culture de la troisième dimension demeure une caractéristique de l’ADN national qui pousse à l’innovation et ouvre naturellement sur l’international. Le Paris Air Forum que ce numéro de La Tribune accompagne en est le reflet. Premier forum international de l’aéronautique, il a été construit par l’ensemble des rédactions du Groupe La Tribune, épaulé par l’équipe de Forum Média. Pour le journal des entreprises et de l’innovation, questionner l’avenir au prisme de l’aéronautique est une évidence. Évidence également cette association avec Aéroports de Paris, qui fête son premier siècle et dont le certificat de baptême date du moment précis où la conquête de l’air passe de l’état de pratique sportive à celui d’industrie. L’aéronautique nous connecte physiquement à la planète. Une ville, un territoire, pour figurer sur la carte mondiale des capitales, ont besoin de cette connexion complémentaire à celle désincarnée du numérique. Ces villes du futur que deviendront les aéroports ont d’ores et déjà vocation à devenir des laboratoires de la ville intelligente, cités connectées gérant le flux grandissant des aéronefs et de la population nomade et sédentaire qui s’y croisent au quotidien. C’est d’ailleurs moins une question de philosophie que de survie, comme l’analyse Augustin de Romanet, le PDG d’ADP (lire page!9). Nous sommes à une époque charnière. La croissance du transport aérien prend une nouvelle accélération. L’avion est déjà deux cents fois moins consommateur que la voiture, il va continuer à s’améliorer par la mise en oeuvre de nouvelles technologies. Autre atout majeur!: l’exploitation de la troisième dimension permet l’empilement de voies de communication sans destruction du paysage"; c’est évidemment le plus écologique des moyens de transport, et la diminution constante du bruit qu’il engendre permet d’envisager l’intégration de l’aéroport comme un fait urbain. Autant de sujets indispensables à la compréhension du siècle à venir, qui sont au coeur du Paris Air Forum auquel nous vous convions. Une première à laquelle vous pourrez participer physiquement le vendredi 11!juillet ou le vivre en ligne et en direct sur notre site dédié*.