BORDEAUX À LA POINTE
Entre le soutien à l’innovation et la création de pôles de compétitivité, le conseil régional d’Aquitaine multiplie les dispositifs pour aider des PME à atteindre le stade d’ETI. C’est le cheval de bataille de son président, Alain Rousset.
Aider les PME à devenir des ETI, c’est le défi du conseil régional d’Aquitaine.
Si les ETI ne représentent que 6 % des entreprises françaises, elles pèsent pour 25 % de l’effort d’investissement en R& D » , lance Alain Rousset, le président de la Région Aquitaine. Et, malgré la crise, 70% des ETI ont augmenté leurs effectifs ces dernières années. « Or, paradoxalement, les ETI souffrent d’un manque de reconnaissance auprès des institutions et du grand public. Résultat, il n’y en a que 5 000 en France, contre 15 000 en Allemagne » , déplore l’élu socialiste. Pour favoriser l’éclosion de cette catégorie d’entreprises, il a donc pris l’initiative de fonder fin 2012 un club des ETI, avec les industriels. Une première en France. Actuellement, en Aquitaine, on compte 250 ETI, filiales incluses, qui réalisent plus de 40 % du chiffre d’affaires industriel régional. Soixante pour cent exercent dans l’industrie et 40 % dans l’agroalimentaire, car, ne l’oublions pas, l’Aquitaine est la première région agricole française avec des fleurons tels que Delpeyrat. Contrairement à l’image d’Épinal, l’économie aquitaine ne se résume pas au vin et se révèle très diversifiée, avec des ETI performantes dans l’aéronautique (Ventana), dans le numérique (Cheops Technology), le laser (Amplitude Systèmes), la santé (Ceva Santé animale), ou encore les énergies renouvelables, la chimie…
10% DU BUDGET POUR LA RECHERCHE ET L’INNOVATION
« Le tissu d’ETI est très dynamique en Aquitaine, avec de belles entreprises, qui bénéficient d’un fort soutien de la Région » , observe Éric Forest, PDG d’EnterNext, filiale d’Euronext consacrée au développement des marchés financiers pour les PME-ETI, qui a ouvert un bureau à Bordeaux en septembre 2013. Il faut dire que c’est la seule Région à consacrer 10 % de son budget à la recherche et à l’innovation. En outre, ces dernières années, une trentaine de pôles de compétitivité a émergé et a permis à des filières de se structurer. Par ailleurs, « la région dispose de toutes les ressources nécessaires pour aider les entreprises à se développer, notamment les grands cabinets de conseil, dont les sièges pour le grand Sud-Ouest sont à Bordeaux » , souligne Éric Forest. Alors, que manque-t-il pour développer les ETI en Aquitaine ? « Plus de moyens pour les Régions, mais aussi développer l’épargne de l’entreprise, et des systèmes d’actionnariat salarié, à l’image de Ceva Santé animale » , avance Alain Rousset. En cette période de crise et de difficultés d’accès au crédit, il faut aussi « davantage expliquer aux patrons des nombreuses entreprises familiales aquitaines que s’introduire en Bourse ne leur fera pas perdre le contrôle de leur société et leur permettra de financer leur développement » , avance Nicolas-Gaston Ellie, responsable de la région Sud-Ouest pour EnterNext.