La zone euro, « l’homme malade du monde »
Malgré la reprise américaine et un climat plus favorable avec la baisse de l’euro et des prix du pétrole, la croissance européenne restera insuffisante en 2015. Tous les regards sont désormais tournés vers la Banque centrale européenne et la mise en oeuvr
année 2014 a été celle de la déception pour l’économie de la zone euro. La reprise tant attendue n’est pas venue. Pire même, l’activité économique s’est affaiblie, après un premier trimestre encourageant. Au troisième trimestre, la croissance des trois grands pays de la zone, Allemagne, France et Italie, ont été proches de zéro (0,2 %, 0,3% et -0,1% respectivement). L’ensemble de la zone euro n’a progressé que de 0,2%. Sept ans après le début de la crise financière, la zone euro a semblé encore faire du surplace. Au point qu’elle est devenue « l’homme malade du monde », inquiétant les organisations internationales et les dirigeants des pays tiers qui voient dans l’apathie de l’Union économique et monétaire un poids lourd à traîner pour le reste de l’économie mondiale. L’année 2015 sera-t-elle celle de la reprise? Plusieurs signes peuvent le laisser penser et plusieurs conditions le font espérer. Depuis octobre, les indicateurs avancés se redressent et sont revenus dans le vert. L’indice composite des acheteurs (les responsables des achats) PMI de l’institut de conjoncture Markit, pour la zone euro en janvier, s’est ainsi amélioré en un mois de 51,1 à 51,4. En Allemagne, l’indice Ifo du climat des affaires s’est fortement redressé en novembre et décembre. Les conditions sont, il est vrai, meilleures pour les exportateurs européens, notamment avec l’accélération de la baisse de l’euro, alimentée par le différentiel de politique monétaire et de croissance entre les États-Unis et la zone euro. L’économie étatsunienne a progressé de 4,6% au troisième trimestre et la Réserve fédérale américaine s’est clairement engagée dans un processus de « normalisation » de sa politique monétaire, avec une sortie programmée de sa politique de rachats de titres et une hausse possible des taux. Au moment même où la BCE envisage d’entrer dans l’assouplissement quantitatif et a ramené ses taux à un niveau plancher, 0,05%. Logiquement, l’euro s’est donc effondré, passant de 1,36 dollar au 1er juillet à moins de 1,18 dollar en ce début d’année. Soit un recul