La Tribune Hebdomadaire

La vérité sur les rémunérati­ons des patrons du CAC 40

Notre enquête exclusive donne le détail complet des rémunérati­ons des dirigeants du CAC 40 en 2015 (éléments fixes, variables, options et actions) et permet de croiser les « packages » avec la capitalisa­tion et le rendement pour l’actionnair­e. Une informa

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4,2 MILLIONS EN MOYENNE PAR DIRIGEANT EN 2015 La hausse est de 11,4 % sur ces mêmes 40 sociétés par rapport à 2014, de 9 % entre le CAC 40 de 2015 et celui de 2014, et de 6,8 % si l’on s’en tient à la partie parfaiteme­nt comparable de l’échantillo­n. C’est-àdire les 30 sociétés du CAC 40 qui étaient dans l’indice en 2014 et en 2015, et pour lesquelles il n’y a pas eu de changement de dirigeant en 2014-2015. L’essentiel de l’écart entre ces niveaux de variation s’explique par le cas d’Olivier Brandicour­t, le nouveau patron exécutif de Sanofi. La plus grosse capitalisa­tion de l’indice est en effet aussi celle qui dispose du dirigeant le mieux payé. Et comme Sanofi en a changé en 2015, celui-ci a bénéficié de différente­s composante­s de rémunérati­on liées à son arrivée dans le groupe. Ce qui conduit à un package supérieur d’environ 8 millions d’euros à celui de son prédécesse­ur, Christophe­r Viehbacher, écarté à la fin de 2014. L’hétérogéné­ité des rémunérati­ons et de leurs composante­s est en tout cas très forte dans ce palmarès des rémunérati­ons du CAC 40, avec un écart de 1 à 16,9 pour le package total entre Martin Bouygues, le moins bien payé en 2015, et donc Olivier Brandicour­t. Fait notable de l’année 2015, les rémunérati­ons fixes des dirigeants restent très stables. Les comités des rémunérati­ons semblent privilégie­r la stabilité de cette composante sur le long terme, qu’il n’est pas de bon ton de faire progresser alors qu’elle ne repose sur aucune condition de performanc­e. D’ailleurs, Maurice Lévy n’a même plus de fixe chez Publicis! OPTIONS ET ACTIONS GRATUITES : MERCI MACRON! Ce sont donc les composante­s variables qui tirent les packages des dirigeants du CAC 40, et surtout les attributio­ns d’options et d’actions gratuites. Tout se concentre en fait sur ces dernières, les options ayant beaucoup moins la cote aujourd’hui : les krachs passés, qui ont pu rendre sans valeur des plans entiers d’attributio­n d’options, ont laissé des traces. Par ailleurs, si les options continuent d’être très pénalisées aux plans fiscal et social, ça s’arrange pour les actions gratuites! Dans sa loi de 2015, Emmanuel Macron a en effet largement adouci la taxation de ces produits que les entreprise­s cotées affectionn­ent tant : suppressio­n d’une cotisation sociale exceptionn­elle de 10 % sur le gain d’acquisitio­n, régime des plus-values au lieu de l’impôt sur les salaires pour ce revenu, taxation des entreprise­s en baisse et reportée de l’attributio­n à l’acquisitio­n. On peut estimer que pour une attributio­n d’actions d’une valeur d’un million d’euros, la nouvelle fiscalité va faire économiser en moyenne environ 200 000 euros de prélèvemen­ts obligatoir­es au bénéficiai­re et 150000 euros à l’entreprise… « Va faire » et non « a fait », car a priori, sauf plan attribué sur décision d’une assemblée générale postérieur­e à la loi Macron de l’été dernier, c’est encore l’ancienne fiscalité qui s’est appliquée en 2015. Ce qui n’a pas empêché un mouvement d’enthousias­me pour ces produits. L’enveloppe d’attributio­ns d’options et d’actions 2015 aura été ainsi supérieure de 32 % à celle de 2014 sur les 40 sociétés de l’indice. Avec là aussi un « effet Brandicour­t ». Mais à périmètre strictemen­t comparable, sur 30 sociétés, la hausse est encore de 19 %, témoin de la popularité de ces instrument­s, que la fiscalité Macron va sans nul doute renforcer davantage en 2016. Dans un autre registre, 33 des 39 entreprise­s du CAC 40 pour lesquelles l’informatio­n est disponible ont mis en place des régimes de retraite supplément­aire bénéfician­t à leurs dirigeants. Peu d’entre elles sont toutefois pleinement transparen­tes sur la valeur des

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