VALEO POURQUOI LES MARCHÉS SONT SI CALMES
Déconvenue boursière pour Valeo. Le titre de l’équipementier automobile a terminé la séance du mardi 28 février sur un retrait de 0,31 %. Trois fois rien pour un titre qui a progressé de 11,2 % en trois mois, de 38 % en un an et de 335 % depuis cinq ans… Il n’empêche que la déception était bien présente chez Valeo, qui présentait alors un important relèvement des objectifs de son ambitieux plan stratégique, lancé en mars 2015 et à horizon 2020. Le groupe ajoute aujourd’hui une année supplémentaire à son plan et vise 27 milliards d’euros de chiffre d’affaires, contre 20 milliards visés initialement. Pour rappel, Valeo a enregistré en 2016 un chiffre d’affaires de 16,5 milliards d’euros (et de 9,6 milliards en 2010). Il s’agit donc d’une croissance moyenne de 10% par an pour les quatre prochaines années. Pour le PDG, Jacques Aschenbroich, le marché est plus fort que ce qu’il attendait. À La Tribune, Christophe Périllat-Piratoine, le numéro deux de la société, explique que Valeo est « très bien placé sur les trois révolutions qui ont actuellement cours dans le monde de l’automobile : les nouvelles mobilités, la voiture autonome et l’électrification ». À cela, il faut ajouter les acquisitions, qui correspondent à 2 milliards du surplus de croissance : « La croissance organique du chiffre d’affaires est impressionnante (...), elle superforme le marché, mais également l’ensemble des autres équipementiers », confie un analyste spécialisé dans le secteur automobile. Cette croissance est si impressionnante que les cadres de Valeo ont tenté de rassurer sur le risque d’emballement. « Il y a un enjeu à maîtriser notre croissance », confie Christophe Périllat-Piratoine. Pendant sa journée dédiée aux investisseurs, Valeo a passé le plus clair de son temps à faire la démonstration, comme il y a deux ans, que son obsession restait la croissance rentable. Nouveaux marchés pour les volumes, comme l’Inde qui « sera bientôt la Chine d’hier », mais également la poursuite de l’innovation avec un budget R&D qui va passer à 6 % du chiffre d’affaires, pour la rentabilité. Et pour les sceptiques, un showroom très privé (téléphones portables et appareils photo interdits) exposait les tout nouveaux produits imaginés par les ingénieurs de Valeo. « L’innovation est le fondement de notre modèle de croissance rentable », a rappelé Robert Charvier, le directeur financier de l’entreprise, devant un parterre d’analystes et de gérants de portefeuille. Mais le marché s’est montré assez stoïque. « Il n’y a pas de gros écarts entre les attentes des analystes et les objectifs annoncés par le nouveau plan de Valeo », explique un analyste automobile. D’autres experts rencontrés sur place ont également fait mine