Le « big data » éliminé dès le premier tour
Le « match dans le match » entre le big data et les sondages, entre la technologie et la bonne vieille méthode de mesure des intentions de vote, a tourné en faveur des sondeurs au soir du premier tour de l’élection présidentielle. Les spécialistes du big data, pourtant auréolés par leurs précédents succès (Brexit et Trump) là où les sondages n’avaient rien vu venir, repartent la queue entre les jambes. Filteris, Predict my president et Vigiglobe, en se fondant sur des méthodologies différentes d’analyse du Web et des réseaux sociaux, misaient sur la qualification de François Fillon au second tour. Mais le Sarthois a terminé troisième. De leur côté, les sondages ont su identifier l’ordre du
carré de tête et donner une estimation des voix conforme aux résultats. « Les sondages restent l’outil le plus efficace pour mesurer l’état de l’opinion. […] L’élection présidentielle est la plus facile à prédire pour nous, car la participation y est plus forte, donc l’impré
cision est moindre » , explique à La Tribune Bruno Jeanbart, DG adjoint de l’institut Opinion Way. À l’inverse, Filteris fait amende honorable mais
relativise en rappelant que « les analyses issues du big data [...] apportent des éclairages pertinents et permettent de détecter des tendances, comme ce fut le cas pour Jean-Luc Mélenchon » , dont la remontée a été détectée sur Internet avant d’être prise en compte par les sondages.