FRENCH TECH
« AIX-MARSEILLE A SU TIRER PARTI DE SES SPÉCIFICITÉS »
STÉPHANE SOTO – Fin 2014, lorsque le label est accordé, la gouvernance est posée et Daniel Sperling et Stéphane Paoli, les élus chargés du numérique respectivement pour les villes de Marseille et d’Aix-en-Provence, donnent la présidence à l’association Medinsoft, laquelle s’était très investie dans l’obtention du label. La feuille de route qui avait été présentée à l’État nous est confiée. Nous nous posons alors la question : soit nous nous contentons de faire de la communication autour des 12 points qui avaient été définis, soit – compte tenu de l’état du territoire – nous essayons de faire plus. Nous optons pour la seconde solution. Nous montons alors une équipe de communication et entrons en relation avec les collectivités. Nous, entrepreneurs, découvrons le monde public. Qui se révèle bienveillant et réactif. Nous créons des commissions (voir encadré) qui ont pour objectif de livrer des bonnes pratiques, des opportunités. En parallèle, nous communiquons beaucoup en interne et à l’extérieur. Nous participons à de nombreux salons internationaux pour montrer que nous avons un territoire d’excellence en Europe. Des entreprises jusqu’alors inconnues se développent. Il faut utiliser les forces vives du département, s’appuyer sur celles et ceux qui ont déjà réussi. La pierre angulaire du succès, c’est le politique qui s’engage, nous accompagne, prêche la bonne parole malgré toutes les péripéties politiques. Et qui est satisfait et reconnaissant de ce qui a été fait. Avec les élus nous avons toujours échangé sans tabou. Cette connivence-là, entre le monde de l’entreprise, la sphère publique, les élus de terrain et les agents territoriaux ne fonctionne pas uniquement pour l’innovation. Qui aurait cru que l’innovation – dans son ensemble – prendrait autant de place ? L’innovation est très équilibrée sur le territoire entre les biotechs, le pôle Cleantech à l’Arbois, Rousset, versé dans l’électronique, Marseille Innovation, qui incube les pépites, la Belle de Mai, le Carrefour de l’Innovation à Aix-en-Provence… Nous avons su tirer parti des spécificités d’un grand territoire. Le totem doit être un lieu de centralité. C’est là où l’on peut faire du gobetween : faire se rencontrer l’ensemble de l’écosystème. On doit s’accommoder d’un coeur de ville. Mais ce n’est pas mon sujet. Le projet global est porté par la Ville. C’est elle qui déterminera le lieu et les investissements à réaliser. L’économie locale a compris que la digitalisation n’est pas un vain mot et qu’il s’agit d’un changement de paradigme. Depuis