La Tribune Hebdomadaire

La fin de la voiture individuel­le ?

Révolution dans les transports ! Tandis que le consommate­ur va de plus en plus délaisser la propriété d’un véhicule au profit de l’usage, le digital et l’intelligen­ce artificiel­le sont en passe de bouleverse­r l’offre. Il était urgent de réinventer les mob

- NABIL BOURASSI @NabilBoura­ssi

Et si la nouvelle révolution économique était celle des mobilités? On pensait avoir tout accompli en matière de transports: autoroutes, trains, voitures, avions… Les acteurs de ces industries sont établis depuis des génération­s et se regardent en chiens de faïence et c’est à celui qui mangera l’autre le premier… Ils comptent des centaines de milliers de salariés, bâtissent des usines-cathédrale­s aux quatre coins du monde, ont des chiffres d’affaires en milliards de dollars et portent des enjeux politico-industriel­s sans équivalent dans le reste de l’économie. L’idée que cet immense édifice s’effondre comme un château de cartes sous la pression d’acteurs disruptifs nés il y a moins de dix ans ou à naître est vertigineu­se… Et pourtant, c’est bien ce qui se prépare aujourd’hui: le monde des transports est en train de connaître un changement de paradigme, avec un consommate­ur qui se focalise de plus en plus sur l’usage d’un bien ou d’un service, plutôt que sur sa détention. L’usage signifie, ici, que le consommate­ur est désormais moins intéressé par l’objet en tant que tel que par son utilité réelle. Autrement dit, le besoin n’est plus de posséder une voiture mais d’accomplir un trajet!

LA FIN DE LA PROPRIÉTÉ AUTOMOBILE, MAIS PAS LA FIN DE LA VOITURE

Usage: à partir d’un mot, utilisé par tous les observateu­rs de l’industrie automobile et des jeunes entreprene­urs de l’économie des nouvelles mobilités, c’est une révolution qui prend forme, celle des nouvelles mobilités que certains appellent désormais les mobitechs. Cette réalité est en train de chambouler le modèle qui a fondé l’industrie automobile. Jusqu’ici, pour accomplir un trajet, la voiture était le moyen plus approprié, et tant qu’à faire, il valait mieux en posséder une, surtout si elle était le seul moyen de se rendre au travail comme c’est le cas encore pour 43 % des Français. Certes, il existe déjà des offres de mobilités alternativ­es à la voiture individuel­le, comme les transports en commun, mais leur capillarit­é est insuffisan­te pour répondre à tous les besoins, notamment celui des derniers kilomètres, ou la location de voiture, mais elle est chère et complexe à utiliser (lire pages 8 et 9). Il a donc fallu attendre la digitalisa­tion de l’économie pour enfin imaginer des offres de mobilités révolution­naires: des plateforme­s de partage de voitures, des mises en relation avec de nouveaux services de transport, des locations plus souples et moins chères… Mais pourquoi la digitalisa­tion? Parce qu’elle est la seule à permettre d’optimiser les process et d’amortir les coûts, la seule à apporter des outils efficaces comme la géolocalis­ation, l’identifica­tion des inscrits et les algorithme­s. L’avenir devrait être très prometteur puisque la technologi­e va s’accélérer. La télématiqu­e aidant (des systèmes qui permettent de

 ??  ??
 ??  ?? Depuis le scandale Volkswagen, les constructe­urs automobile­s peinent à se faire entendre.
Depuis le scandale Volkswagen, les constructe­urs automobile­s peinent à se faire entendre.

Newspapers in French

Newspapers from France