Nice : Éco-Vallée ou l’effet « preuve de concept »
Inventer la ville niçoise du xxie siècle : voilà rien de moins l’enjeu de l’opération d’intérêt national qui a pris le parti des technologies vertes pour attirer les investissements. Les grandes signatures de l’architecture se succèdent, expérimentations à la clé.
Ce Mipim, rendez-vous international de l’immobilier, a un goût un peu particulier pour l’Établissement public d’aménagement (EPA) Nice Éco-Vallée. Pourtant, nulle grande annonce ou signature médiatique. Mais justement, l’intérêt est ailleurs. Désormais, la « vallée verte » niçoise est passée à la phase d’après. Celle de la concrétisation. Comme on le dit du côté de la direction de l’établissement public, « de la vision à la réalité ». Dix ans après sa création, l’opération d’intérêt national (OIN) entre dans une nouvelle phase. La pose, le 1er mars dernier, de la première pierre du futur bâtiment qui abritera l’Institut méditerranéen du risque et du développement durable (Imredd) en présence du Premier ministre, Édouard Philippe, et de Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ancienne présidente de l’université Nice-Sophia-Antipolis, a une valeur de symbole assez évidente. Car l’Imredd prendra place dans le périmètre de l’ÉcoVallée, ce qui en fait également une sorte d’étendard pour le triptyque data–grands groupes–startups: sa vocation est de mettre à disposition des entreprises les données récupérées notamment par les capteurs disposés ici et là en ville.
Les maquettes ont laissé place à des chantiers et certains à des bâtiments
Mais ceci est une autre histoire. Au Mipim à Cannes, ce sont justement bien aux investisseurs du monde entier que l’Éco-Vallée veut montrer que les maquettes ont laissé place à des chantiers, lesquels, pour certains, ont à leur tour laissé place à des bâtiments.
REVENIR AUX FONDAMENTAUX
Nice Méridia, par exemple, continue de prendre forme. L’immeuble The Crown est déjà actif et accueille des représentations de grands groupes, dont EDF ou IBM. Dans quelques mois, d’ici à la fin de l’année, c’est l’immeuble de bureaux en bois le plus haut de France et premier bâtiment à énergie positive de l’Éco-Vallée, qui sera opérationnel. Le Palazzo Meridia et ses neuf étages, son monolithe ajouré et son exosquelette métallique recouvrant la structure bois vont étonner. Ici, Architecte Studio, qui a pensé le bâtiment, a créé des troisièmes lieux de vie: des terrasses. Soit une façon de rendre hommage à la façon de vivre des Méditerranéens. C’est exactement le parti pris par Corinne Vezzoni et Jean-Philippe Cabane. Les deux architectes, originaires respectivement d’Arles et de Nice, ont imaginé le Campus de l’apprentissage selon cette idée qu’il fallait revenir « aux fondamentaux » et donc à une façon de penser le bâtiment selon des bases logiques. Et même si on parle de « retour » à une certaine façon de construire, la façon de le faire, de le dessiner est bel et bien novatrice. La fin de l’année sonnera aussi la première phase de livraison de Pléiade & Odyssée, les 125 logements signés Jean Nouvel. Joia Méridia, qui a été le clou du Salon de