Le tour du monde de l’innovation
Un appareil pour transformer les excréments des astronautes en nourriture
PENN STATE COLLEGE – États-Unis
Espace. Que faire des excréments des astronautes ? La Nasa se pose sérieusement la question. Actuellement, ils sont compactés dans des récipients puis brûlés dans l’atmosphère. Demain, ils seront recyclés et transformés à nouveau en nourriture. Des chercheurs de l’Université d’État de Pennsylvanie, financés par la Nasa, ont mis au point un appareil pour traiter les déchets avec des microbes, puis produire une biomasse directement ou indirectement comestible. L’engin a la forme d’un tube d’un mètre de long sur dix centimètres de large et se compose d’un réacteur microbien inspiré de l’estomac humain. Lors des tests, l’appareil a su transformer en treize heures plus de la moitié des matières fécales en une mixture comestible.
De la lumière fournie par les plantes
CAMBRIDGE – États-Unis
Lumière. Les fabricants de lampes de chevet vont-ils êtres « ubérisés » par… les plantes ? Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont dévoilé que des nanoparticules sont capables de créer une lumière tamisée, pouvant durer jusqu’à quatre heures, lorsqu’elles sont « activées » par un enzyme appelé la luciférase, déjà connu pour faire briller les lucioles. D’après les scientifiques, le mécanisme doit encore être perfectionné pour que les plantes puissent émettre naturellement la quantité de lumière nécessaire à la lecture. L’objectif, à terme, est de transformer les plantes en lampes sans électricité, capables d’éclairer, pourquoi pas, tout un espace de vie ou de travail.
Colisdays, la Poste participative africaine
DAKAR – Sénégal
Économie collaborative. Pour envoyer un colis, une livraison e-commerce ou une lettre dans un autre pays du continent africain, il ne faut ni être pressé, ni rechigner à payer cher. Pour régler ces problèmes, la startup Colisdays a lancé un service de « Poste collaborative africaine ». La plateforme met en relation gratuitement des expéditeurs et des voyageurs, qui se chargent de transporter des colis ou des documents lors de déplacements déjà prévus, réduisant ainsi les coûts et les délais. Les voyageurs indiquent la date et le lieu d’un prochain déplacement et l’expéditeur n’a qu’à entrer en contact avec eux et négocier un tarif. La startup, d’ambition mondiale, réalise aussi des livraisons de la diaspora africaine avec l’Europe.
L’assistant personnel avocat
LONDRES – Royaume-Uni
Justice. Naviguer dans les méandres de la loi et de la réglementation peut s’avérer un casse-tête. Pas avec l’intelligence artificielle. Joshua Browder, Britannique de 21 ans (19 ans à l’époque), a créé l’un des premiers chatbots- avocats. Autrement dit, un assistant personnel virtuel que vous pouvez consulter pour obtenir du conseil juridique. Si vous contestez un PV de stationnement par exemple, il suffit d’indiquer votre problème et le chatbot identifie pour vous toutes les voies de recours possibles. Il génère ensuite un courrier de contestation argumenté. Le dispositif est adaptable pour venir en aide aux citoyens démunis (lutte contre les discriminations, contentieux, aide aux réfugiés, SDF en quête d’un logement…).
L’immersion 3D, l’arme fatale de l’industrie du tourisme ?
CANNES – France
Smart city. Dans la course mondiale à l’attractivité pour faire venir les organisateurs d’événements, la ville de Cannes a dégainé une nouvelle arme : Cannes 360, une application immersive en 3D pour permettre aux futurs clients de « vivre » la ville à distance sans y avoir mis le pied. La mairie revendique « une première au monde » dans « ce niveau de conception » . Disponible sur iOS, Android et sur l’Oculus Store, l’application permet de visiter la ville à travers des séquences tournées à 360° dans des lieux emblématiques : le Palais des festivals bien sûr, mais aussi la plage « pour un déjeuner d’af
faires » , ou encore du côté des îles de Lérins, au large de la Croisette, pour une dégustation de vins locaux. La technologie a été mise au point par une startup locale, Adastra Films.
Une maison construite à base d’herbe, de paille et d’algues
COPENHAGUE – Danemark Architecture. C’est une première mondiale. Le cabinet d’architecte danois Een Til Een a construit une maison essentiellement à partir de déchets agricoles : herbe, paille, algues et autres fibres végétales. Ces déchets ont été nettoyés, séchés et compactés sous forme de panneaux et de briques, nécessaires pour bâtir les murs et le toit. Cerise sur le gâteau, ils sont très isolants. Grâce à la technique des pieux vissés, les constructeurs ont pu éviter de créer des fondations en béton. Le projet a été financé par le Fonds du ministère danois de l’Environnement, pour montrer un exemple de construction durable.
Riskified, la startup qui détecte la « vraie » fraude
TEL-AVIV – Israël E-commerce. Qui n’a jamais pu finaliser un paiement en ligne car la transaction a été refusée ? Souvent, c’est parce que les détaillants en ligne craignent la fraude, et se coupent de fait de « bons » clients quitte à perdre de l’argent. « Dans le doute, les commerçants préfèrent refuser des transactions plutôt que de gérer les conséquences financières d’un achat frau
duleux » , explique Assaf Feldman, le cofondateur de Riskified. La startup a mis au point un nouveau système de gestion des risques, fondé sur l’intelligence artificielle et les outils d’apprentissage automatique. Aidés par les statistiques, ces outils surveillent le comportement des consommateurs pour évaluer avec plus de précision le risque frauduleux, et ainsi bloquer moins de transactions sans rater les « vraies » fraudes. Burberry, Macy’s ou encore Giftcards.com utilisent la solution.
Une zone d’essai géante pour les navires autonomes
ZHUHAI – Chine
Transports. Les bateaux-robots auront bientôt leur propre terrain de jeu. La Chine bâtit, au large de la ville portuaire de Zhuhai, un site maritime d’expérimentations de 770 kilomètres carrés, le plus large au monde, destiné aux bateaux autonomes et sans pilote. Les îles de la zone seront équipées de GPS, de sonars, d’instruments de communication ou encore de composants photo-électriques, tous nécessaires au guidage des bateaux. L’objectif : développer rapidement les capacités des navires télécommandés, une technologie encore balbutiante au niveau mondial mais qui pourrait révolutionner l’industrie du transport maritime. En effet, l’absence d’équipage serait source d’économies substantielles de main-d’oeuvre, et permettrait d’embarquer encore plus de marchandises à bord.
Une course de robots skieurs pendant les JO
DISTRICT DE HOENGSEONG (GANGWON) – Corée du Sud Sports. Pendant les Jeux olympiques de Pyeongchang s’est tenue la première mondiale d’une compétition qui pourrait devenir un rituel : une course de robots skieurs. Chaussés de skis, vêtus de combinaisons et armés de bâtons, huit androïdes ont dévalé une piste et évité des obstacles, sous l’oeil goguenard du public. Cela prête à sourire : certains robots sont tombés et des enfants débutants auraient pu rivaliser avec eux en vitesse et en adresse. Mais il reste impressionnant de voir des robots réaliser une performance sportive nécessitant coordination et souplesse. Tous les participants ont été conçus par des universités, des instituts de recherche et des entreprises. Le gagnant est Taekwon V, un humanoïde développé par l’entreprise MiniRobot Corp, doté d’une caméra et de capteurs capables de détecter les drapeaux et les obstacles.
Boston Dynamics a créé des robots ouvreurs de portes
TOKYO – Japon
Robotique. Les prouesses des machines autonomes de l’entreprise Boston Dynamics, récemment vendue par Google à Softbank, effraient régulièrement le grand public. La dernière en date n’a pas dérogé à la règle : dans une vidéo glaçante, SpotMini, le robot-chien de la société réussit à ouvrir une porte pour un camarade moins avancé. Face à l’obstacle, il dresse son bras robotique, attrape la poignée, ouvre la porte, la bloque avec sa patte pour empêcher qu’elle se referme, et entre dans la pièce. La coordination des mouvements est parfaite et révèle le potentiel de ces robots. Qui pourraient être très utiles pour intervenir dans des zones très dangereuses pour un être humain, comme lors d’une catastrophe naturelle ou industrielle.