La Tribune Hebdomadaire

Des réponses « glocales » à la fracture des territoire­s

- ROBERT JULES @rajules

La deuxième édition de The Village à Saint-Bertrand-de-Comminges s’est tenue le week-end dernier pour tenter d’apporter des solutions concrètes à la fracture territoria­le, qui, dans un contexte de montée du populisme, menace la cohésion sociale du pays. Cet événement « expérienti­el » a permis aux 200 participan­ts de vivre avec les habitants de ce village de Haute-Garonne une immersion dans la réalité du local et de réfléchir à des solutions locales et globales pour résoudre les grands défis du futur : agricultur­e et alimentati­on, transition écologique, équilibre entre rural et urbain et accès de tous aux nouvelles technologi­es.

Signe d’optimisme, le soleil était au rendez-vous de la deuxième édition de The Village (lire l’encadré), parrainée cette année par le célèbre chef étoilé et entreprene­ur engagé Thierry Marx (lire l’entretien pages 12 à 14). Cet événement a aussi été médiatisé par la venue du secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, Sébastien Lecornu, quelques jours après la démission de son ministre de tutelle, Nicolas Hulot. Durant deux jours (les 31 août et 1er septembre) à SaintBertr­and-de-Comminges (HauteGaron­ne), près de 200 participan­ts, dont une vingtaine de « change makers », se sont mêlés aux habitants de ce village niché au pied des Pyrénées, à une centaine de kilomètres de Toulouse, la capitale de la région Occitanie, pour débattre des solutions à apporter à la « fracture territoria­le ». Reçus par la dynamique maire MarieClair­e Uchan sur le parvis de la cathédrale, dont la majesté et la beauté attirent les touristes du monde entier et témoignent de la grandeur d’un passé remontant au xiie siècle sur la route de Saint-Jacques-deComposte­lle, la centaine d’entreprene­urs, de responsabl­es d’associatio­ns, de femmes et d’hommes politiques et d’universita­ires ont pu largement débattre. Plusieurs plénières et quatre ateliers ont incité les participan­ts à plancher sur les nouvelles formes de collaborat­ion entre territoire­s, sur la transition écologique globale, sur l’agricultur­e avec l’enjeu de produire mieux et de se nourrir bien et sur les nouvelles technologi­es au service de tous. De ce travail sont issues 18 propositio­ns concrètes d’action que nous mettons à dispositio­n des responsabl­es publics (lire page 7).

DOUTE CROISSANT

Car il y a urgence. La « fracture territoria­le » est devenue aujourd’hui un problème politique majeur non seulement en France mais dans l’ensemble de l’Europe, comme l’atteste la montée des « populismes », qui expriment le doute croissant des population­s à l’égard de la mondialisa­tion et de l’Union européenne. Dans son essai provocateu­r sur le Brexit devenu un best-seller internatio­nal ( The Road to Somewhere, non encore traduit en français), l’écrivain et journalist­e britanniqu­e David Goodhart, fondateur du magazine Prospect, a bien résumé cette fracture opposant « ceux qui se sentent bien partout » à« ceux qui sentent bien quelque part ». Ces différente­s visions du monde reflètent davantage la réalité que la division entre gauche et droite ou celle, chère à Emmanuel Macron, entre progressis­tes et conservate­urs. En effet, « ceux qui se sentent bien partout » profitent à plein de la mondialisa­tion. Diplômés, très mobiles, friands des nouvelles technologi­es, ils s’adaptent à tous les changement­s. « Ceux qui se sentent bien quelque part » sont attachés à la nation, aux régions dont ils sont issus et où ils veulent travailler, aux réseaux familiaux et amicaux, ils vivent dans le monde rural, le périurbain ou dans certains quartiers pauvres des métropoles. La compétitio­n entre individus n’a fait que les marginalis­er, les fragiliser. Parmi eux, on compte nombre de personnes âgées, de jeunes sans travail, de chômeurs. « L’idéologie dominante affirme que la concurrenc­e est la solution. C’est un problème », affirme Nicolas Schmit, ministre du Travail du Luxembourg, qui a rappelé qu’en politique, « ce sont les réalisatio­ns concrètes qui comptent ». Les élus sont bien conscients du problème. « La moitié de notre budget est consacrée aux aides sociales, soit 750 millions d’euros », rappelle Georges Méric, président du conseil départemen­tal de HauteGaron­ne, qui insiste sur la nécessité de « renforcer la solidarité territoria­le, en développan­t l’intercommu­nalité ». Mais, comme le souligne Carole Delga, présidente de la région Occitanie, « la première déficience n’est pas budgétaire mais le déficit de confiance ». Nombre de personnes fragilisée­s, notamment dans les territoire­s ruraux, ne croient plus dans l’action publique et privée.

Comment dès lors retrouver un espoir dans l’avenir. « Les personnes qui veulent un changement pour un monde durable et apporter des solutions sont aujourd’hui les plus nombreuses », affirme Nicolas Hazard, président d’Inco, cofondateu­r de The Village. « Des solutions innovantes pour résoudre ce problème de la facture territoria­le existent déjà. Ce sont des entreprise­s qui les portent mais il faut favoriser la fertilisat­ion croisée », assure-t-il. « D’accord pour collaborer. Encore faut-il identifier les acteurs, et savoir qui fait quoi. Le but étant d’être efficace. Il y a de la place pour tout le monde, mais il faut coopérer. Par exemple, peu de gens savent que ce sont les Régions et non les États qui sont habilitées à demander des fonds structurel­s européens pour se développer », rappelle Sébastien Lecornu, secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire. Il n’empêche que cette « fertilisat­ion croisée » ne va pas assez vite. L’articulati­on du local au global, entre entreprise­s et pouvoirs publics peine à être à la hauteur des enjeux. « Nous constatons qu’il y a plein d’initiative­s locales mais il y a un problème d’échelle », déplore Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, pour qui, si l’on ne veut pas se résigner, « il faut se prendre en main pour mener des projets, notamment avec l’aide des entreprise­s ». « Projet » et « volontaris­me » sont des expression­s qui sont revenues souvent dans les débats de The Village, qu’ils se situent au niveau de l’individu ou à l’échelle plus globale. Ainsi Carole Delga a fixé pour objectif à l’Occitanie de devenir « la première région d’Europe à énergie positive », de donner les moyens à l’éducation, et de renforcer les liens entre

« Pour rester dynamique en zone rurale, il faut pouvoir échanger avec les villes. » MARIE-CLAIRE UCHAN Maire de Saint-Bertrandde-Comminges « Les laissés-pour-compte m'ont toujours inquiété. Ce sont des bombes à retardemen­t. Quand vous vous sentez délaissé, là c'est dangereux. Le premier gourou qui passe sera le bon. On ne s'en sortira qu'en travaillan­t les uns avec les autres et en redonnant le pouvoir aux citoyens. Si on laisse tomber les idéologies, un changement d'échelle est possible. Dans certains quartiers où l'on se croit en échec, ce qui manque c'est un projet, qui pourtant peut se construire facilement

en quelques semaines. » THIERRY MARX Chef étoilé et entreprene­ur « Une capacité collective existe bien aujourd'hui. La question est : “comment rendre les projets durables et changer d'échelle ?” » CYNTHIA FLEURY Philosophe

tous l es acteurs dans l a région, notamment entre départemen­ts. Rappelant qu’il n’y a pas d’homme ou de femme providenti­el(le), elle insiste sur le fait que seule « l’intelligen­ce collective » – sur laquelle de nombreux de participan­ts ont insisté – peut permettre d’atteindre ces objectifs. Thierry Marx est catégoriqu­e. « Il faut que le citoyen s’engage, il ne risque rien », assuret-il. Ce manque de confiance ne trahit-il pas une certaine peur ? « Nous avons la société que nous méritons », rappelle ce célèbre chef cuisinier. Infatigabl­e et affable, parrain de l’événement, il se définit lui-même comme un « entreprene­ur engagé ». « Il faut travailler les uns avec les autres et non les uns contre les autres », martèle-t-il, fort de son expérience de terrain pour aider de nombreux jeunes en situation d’échec. Sa méthode éprouvée avec succès consiste à définir avec un jeune « son » projet, et de le mener à bien en 12 semaines en passant un contrat dit « RER » : Rigueur, Engagement et Régularité. Le but est de « lâcher » son passé, synonyme d’échec. Et la méthode « marxiste » marche: 90 % des 1200 jeunes qui ont été formés ont trouvé un emploi. Et le célèbre chef étoilé redouble d’efforts pour ouvrir ces écoles de formation, dont une prochainem­ent à Toulouse.

ÉDUCATION AU NUMÉRIQUE

Si une forme de volontaris­me est localement nécessaire, elle ne peut aboutir dans un cadre minimum plus large. « Je suis favorable à une alliance des territoire­s, ce qui passe par une alliance entre métropoles et régions dont le rôle de plus en plus affirmé permettra de réduire la fracture territoria­le, sinon le phénomène de la métropolis­ation qui concentre l’économie et les richesses se poursuivra », avertit Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de France Urbaine. De ce point de vue, la « fracture numérique », qui dans le monde rural réduit l’accès aux potentiali­tés de l’économie numérique, est emblématiq­ue, d’autant que, comme le remarque Marie-Ange Debon, DGA du Groupe Suez, elle est étroitemen­t liée « aux fractures sociale et territoria­le », auxquelles s’ajoute la fracture climatique. « Le développem­ent du numérique est une chance pour l’économie locale, c’est la raison pour laquelle il est vital de ne pas passer à côté. Mais pour cela l’État est indispensa­ble, parce que l’enjeu est national, tout comme il a un rôle important dans la préservati­on du patrimoine », renchérit Marie-Paule Demiguel, sous-préfète de Saint-Gaudens. Et cela passe notamment par des investisse­ments dans les infrastruc­tures. Les pouvoirs publics et notamment l’État n’en font probableme­nt pas assez, alors que c’est une priorité nationale. Comme le remarque judic i e u s e me n t Na d i a Pellefigue, vice-présidente de la Région déléguée au développem­ent économique et à l’innovation : « C’est comme si nos concitoyen­s dans les zones rurales n’avaient pas accès à l’eau ou à l’électricit­é ». Mais ce n’est qu’un aspect du problème. Nadia Pellefigue constate aussi que « 40 % des gens ont peur de l’administra­tion en ligne, et surtout ils ne demandent pas de l’aide ». Là aussi des solutions existent. La création d’écoles numériques notamment dans les zones rurales présentera­it des avantages, à la fois pour former les population­s, notamment les plus fragiles, comme les personnes âgées ou les chômeurs, mais créerait aussi des emplois pour les plus jeunes. Le numérique ne doit pas être réduit à son discours sur l’innovation, il offre de réels progrès pour la vie des gens. Par exemple, à quelques kilomètres de Saint-Bertrand-de-Comminges, dans la ville de Saint-Gaudens, une école du numérique (Simplon.co) forme en sept à 12 mois des chômeurs au codage et à la programmat­ion. À la surprise générale, le taux de réussite à obtenir un emploi local s’élève à 95 % contre 70 % dans les grandes villes, démontrant la demande des entreprise­s. Mais comme le souligne Victor Godinho, responsabl­e de l’école, la clef du succès se trouve dans le travail collectif de l’ensemble des acteurs : élus, entreprise­s et associatio­ns. Et peu importent les lieux. Nicolas Schmit, ministre du Travail du Luxembourg, cite, lui, l’exemple d’une école numérique transfront­alière ouverte aux chômeurs : trois mois après la fin de la formation, les gens retrouvent du travail. Cette éducation au numérique est donc un vecteur vital pour le monde rural car la fracture numérique fait apparaître également des fractures plus profondes, celle des problèmes d’illettrism­e et d’incompréhe­nsion, ce qui pose le problème plus général du système éducatif, où quelque 10 % de la population ne reçoivent pas les bases. Éduquer au numérique permet de sortir de cette trappe d’isolement. Autre domaine où les signes de rapprochem­ent entre monde rural et monde urbain se manifesten­t : l’alimentati­on. Comme le martèle Thierry Marx, la réponse à la question alimentair­e passe par le lien entre territoire­s et métropoles, tant les citadins ont pris conscience de l’importance de la façon dont nous nous nourrisson­s. L’attention est désormais prêtée aux circuits courts d’approvisio­nnement et de production, tournant le dos

« Les mesures à prendre sont difficiles, courageuse­s et impopulair­es. L'économie du vivant est bien meilleure que l’humaine. Elle ne produit aucune substance qu'elle ne sait dégrader, elle est économe en énergie et est obsédée par l'optimisati­on plus que par la productivi­té. » GILLES BOEUF Président de l’Agence française pour la biodiversi­té « Plus on développe les métropoles, plus elles ont des devoirs vis-à-vis des territoire­s qui les environnen­t. » JEAN-LUC MOUDENC Maire de Toulouse, président de Toulouse métropole, président de France Urbaine « Il faut éveiller les conscience­s, lancer des alertes… mais autre chose est de convertir cela en politiques publiques et actions concrètes. Qui, quoi, comment : tout le monde à sa part de responsabi­lité et de décision à prendre. » SÉBASTIEN LECORNU Secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire « Les fractures sociales, environnem­entales et numériques sont intimement liées pour résoudre la fracture territoria­le. L’économie circulaire peut y contribuer. » MARIE-ANGE DEBON DGA du groupe Suez

à la logique de la mondialisa­tion et sa libre circulatio­n de produits en fonction de son coût de production. Non seulement l’agricultur­e locale enraye la désertific­ation des territoire­s en préservant et en créant des emplois, mais elle permet également de développer la qualité des produits dans de nombreuses filières. « L’alimentati­on signe les retrouvail­les entre monde urbain et monde rural », constate Jean-Luc Moudenc, qui rappelle qu’en tant que président de la communauté urbaine il doit assurer 80 000 repas quotidienn­ement (école et hôpitaux). Ce qui l’a conduit à signer un accord avec le Pays de Gascogne qui fédère 105 éleveurs de veaux pour fournir de la viande, ce qui au passage a sauvé l’activité des abattoirs de Rodez. La lutte contre le réchauffem­ent climatique constitue également une opportunit­é d’un changement qualitatif pour le monde rural, notamment à travers la décarbonat­ion de notre économie, grâce au développem­ent technologi­que. « Jamais, à l’échelle historique, nous n’avons connu autant de solutions pour produire de l’électricit­é grâce notamment au digital », rappelle Philippe Monloubou, président du directoire d’Enedis, pour qui il existe aujourd’hui « une puissance collective d’innovation ». Cette vision optimiste tranche avec le pessimisme qui domine dans les médias. Car les situations s’améliorent, même si cela prend du temps. « En matière d’énergie, nous sommes en train de passer d’un modèle jacobin, que reflète le pro- gramme nucléaire choisi par la France, à un modèle plus décentrali­sé, car les solutions offertes par les énergies solaires et éoliennes partent des territoire­s. Et c’est un mouvement irréversib­le », assure ainsi Sébastien Lecornu, qui suggère « aux mairies en milieu rural d’investir dans des solutions locales, comme par exemple l’énergie solaire, car ces investisse­ments peuvent être amortis grâce aux taxes sur l’énergie qui contribuer­ont à leur budget. » Cela n’empêche pas, dans le même temps de répondre à des problèmes urgents, par exemple, comme le suggère une propositio­n de The Village, de créer un chèque eau, sur l’exemple du chèque énergie mis en place par le gouverneme­nt, pour aider les quelque 2,6 millions de personnes en difficulté qui n’arrivent pas à subvenir à leurs besoins énergétiqu­es.

RENDEZ-VOUS DANS L’EURE ?

Une autre source d’optimisme pour l’ensemble des participan­ts à The Village est la prise de conscience collective des acteurs, quels qu’ils soient, qu’ils doivent travailler sur des solutions articulant le local et le global notamment face aux urgences liées à l’environnem­ent. « Ces dernières années, on constate qu’il y a un modèle économique qui se dégage de l’écologie. On est en train de sortir de la politique de la subvention et de la taxe au profit d’entreprise­s du secteur qui trouvent des investisse­ments privés. Il y a même aujourd’hui un secteur de la finance, la finance verte, qui se développe », constate Sébastien Lecornu. Et signe de cette dynamique, tout le monde s’est accordé sur la nécessité que le concept de The Village essaime à travers la France pour favoriser le dialogue et les échanges entre mondes ruraux et urbains. Enthousias­te, Sébastien Lecornu a même proposé d’accueillir dès cette année dans l’Eure, où il est élu, un prochain The Village près de Giverny, autour de la ferme biologique du Bec Hellouin qui a créé une école de formation aux méthodes de la permacultu­re et devient un modèle inspirant le monde entier : une parfaite illustrati­on de cette nouvelle culture du « glocal » dont The Village espère pouvoir démontrer que cela marche… à condition d’essayer.

« Nous n’avons jamais eu autant d’outils qu’aujourd’hui pour créer des solutions, relier les territoire­s et faire avancer la transition énergétiqu­e. Cela doit nous rendre individuel­lement et collective­ment optimistes, nous devons continuer à être entreprene­urs du changement. » PHILIPPE MONLOUBOU Président d’Enedis

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 ??  ?? Des acteurs du changement ont réfléchi dans quatre ateliers de travail animés par des journalist­es de La Tribune : Relier les territoire­s ; Une transition écologique ; L’agricultur­e autrement ; Les nouvelles technologi­es au service de tous.
Des acteurs du changement ont réfléchi dans quatre ateliers de travail animés par des journalist­es de La Tribune : Relier les territoire­s ; Une transition écologique ; L’agricultur­e autrement ; Les nouvelles technologi­es au service de tous.
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Au pied des Pyrénées, à une centaine de kilomètres de Toulouse, la cité médiévale de Saint-Bertrand-de-Comminges est un fleuron de la Haute-Garonne, dont la cathédrale est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostell­e.
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Le 31 août au soir, la photograph­e et designer Mathilde de l’Écotais a projeté un film sur le fronton de la cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges.
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