La Tribune Hebdomadaire

Georges Méric : « Le départemen­t veille à la solidarité territoria­le »

« Le plus grand déficit, c’est le déficit de confiance », par Nicolas Schmit

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À l’heure où les métropoles sont en plein essor, en quoi le départemen­t reste utile pour lutter contre les fractures territoria­les ?

GEORGES MÉRIC - Il y a un choix de société à faire : soit on décide de tout centrer sur douze métropoles en France, avec un désert tout autour, soit on recherche un équilibre territoria­l. La Haute-Garonne illustre parfaiteme­nt cet enjeu. Le départemen­t compte aujourd’hui 1,350 million d’habitants avec des bassins de vie très divers comprenant une métropole, des territoire­s périurbain­s, ruraux et montagneux. Y cohabitent les gagnants et les perdants de la mondialisa­tion avec des population­s pauvres y compris au sein de Toulouse. Le rôle du départemen­t est de faire le trait d’union entre ces différents bassins de vie en veillant à la solidarité territoria­le. La métropole est une chance, à condition qu’elle partage.

Comment se traduit concrèteme­nt cette solidarité territoria­le ?

Toutes les communes, les communauté­s de communes et d’agglomérat­ion ainsi que la métropole ont signé un contrat de territoire avec le départemen­t de HauteGaron­ne afin de chercher des solutions pour améliorer les ressources en eau ou sur les questions de mobilité. Dans le cadre du Plan France Très haut débit, le départemen­t va accorder des subvention­s pour que tous les habitants puissent bénéficier de la fibre optique à 100 Mbits d’ici 4 ans.

La Haute-Garonne va également reprendre le contrôle de quatre stations de ski, en difficulté financière et confrontée­s à un enneigemen­t en dents de scie…

Nous avons lancé un syndicat mixte dans l’optique de mettre en place une direction unique, de mutualiser les moyens entre les stations pour les activités d’entretien, de réparation. Nous allons pouvoir aussi réaliser des campagnes de publicité communes en mettant en avant les spécificit­és de chaque station : la polyvalenc­e et le thermalism­e à Luchon, le sport à Peyragudes, l’ambiance familiale au Mourtis et la découverte de la nature à Bourg-d’Oueil. L’objectif est aussi d’en faire des stations quatre saisons [en développan­t les activités estivales notamment, ndlr].

Comment créer de l’emploi en dehors de la métropole ?

Nous avons lancé la société publique locale Haute-Garonne développem­ent, pour étudier sur le territoire les lieux où l’on pourrait réaliser de véritables zones d’activités disposant, non seulement de nouvelles routes et de surfaces à vendre, mais aussi d’une réelle animation afin de faire venir les sociétés. Si on explique à un chef d’entreprise qu’il peut s’installer dans une vraie zone d’activités comme dans la commune de Carbonne, située à 20 minutes de Toulouse, cela peut être attractif. Aujourd’hui, il n’y a aucune raison que la sous-traitance aéronautiq­ue reste concentrée dans l’agglomérat­ion toulousain­e. Le constat est le même pour les entreprise­s à la recherche de très grandes surfaces.

Le télétravai­l peut-il être une solution ?

Si seulement 15 à 20 % des salariés travaillai­ent deux jours par semaine en télétravai­l, le problème actuel de la congestion urbaine de Toulouse serait réglé. Nous sommes en train de recenser d’ici le mois de novembre, les endroits où il serait judicieux sur le départemen­t de favoriser la création de tiers-lieux. Propos recueillis par Florine Galéron

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GEORGES MÉRIC PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMEN­TAL DE LA HAUTEGARON­NE

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