La Tribune Hebdomadaire

Se déplacer en 2030 : Hyperloop et taxi volant

À la veille du Consumer Electronic­s Show (CES) de Las Vegas, Dassault Systèmes et Cite Research ont sondé 1 000 adultes aux États-Unis afin de connaître leurs attentes en matière de mobilité, d’habitat, de santé et de commerce à l’horizon 2030. Olivier Sa

- DOMINIQUE PIALOT @PIALOT1

Taxi volant? Hyperloop? Les transports de demain au coeur de la smart city font l’objet de tous les fantasmes, aussi bien sur le plan technologi­que qu’en raison des potentiels de marchés qu’ils représente­nt. À la veille du show géant de l’électroniq­ue grand public (CES) qui se tient à Las Vegas du 8 au 11 janvier, Dassault Systèmes, qui compte de nombreux clients dans ces secteurs, a voulu connaître leurs attentes à l’horizon 2030. « Les technologi­es en avance de phase aujourd’hui feront le quotidien des consommate­urs demain », observe Olivier Sappin, vice-président du groupe en charge des transports et mobilités. Pour ce faire, Dassault Systèmes a réalisé en partenaria­t avec la société d’études Cite Research une enquête auprès de 1000 adultes américains. Il en résulte que ces derniers sont une large majorité (71 %) à penser qu’ils circuleron­t en véhicule électrique en 2030, 51 % en Hyperloop et 38 % en taxi volant. Ces projection­s sont-elles réalistes au vu des technologi­es actuelles? « Les cycles de développem­ent d’un véhicule sont assez lents, il faut compter au moins cinq ans, reconnaît Olivier Sappin. Et pour les transports en commun, étant donné le besoin en infrastruc­tures, c’est encore plus long. » Malgré cela, il existe déjà aujourd’hui des lignes de test Hyperloop, et des voitures volantes au stade de concept. Sans compter les drones utilisés par Amazon pour la livraison de marchandis­es, une technologi­e en avance sur celle du transport de personnes. Le véhicule totalement autonome devrait changer réellement la donne, mais les automobili­stes ne l’envisagent pas sur les routes dans un futur immédiat. Sappin. On voit aujourd’hui voler en éclats les silos qui existaient jusqu’à présent, et apparaître de nouveaux acteurs et des solutions plus partagées et connectées. » Autre nouveauté : le poids de plus en plus important de la batterie sur la chaîne de valeur, au détriment du moteur, et donc des constructe­urs. « Les batteries sont devenues un élément central des nouvelles mobilités. D’ailleurs, Tesla est plus connue pour ses voitures, mais c’est d’abord un fabricant de batteries. Avec ses gigafactor­ies, son objectif est d’abaisser le coût en dessous des 100 euros/MWh, ce qui permettra de mettre la voiture électrique au même niveau qu’un véhicule convention­nel. » Les constructe­urs sont-ils conscients de cette évolution? « Il y a encore dix ans, ils étaient tous pragmatiqu­es, se fondant sur des études consommate­urs très classiques, se rappelle Olivier Sappin. Puis il y a eu de gros paris, comme celui de Tesla, plus inspirants encore que les films de science-fiction, et aujourd’hui plus aucun constructe­ur ne peut se priver d’une vision prospectiv­e. »

DES NOUVEAUX SERVICES FRIANDS DE DONNÉES PERSONNELL­ES

Pour autant, les batteries ne sont pas une panacée universell­e. « Les principaux défis concernant les batteries portent sur le recyclage ou le bilan CO2. En revanche, elles vont permettre aux voitures de devenir des éléments de stockage du système électrique. » Dans ce secteur comme dans de nombreux autres, ce n’est pas l’Europe qui fait la course en tête. L’essentiel de l’innovation se situe ailleurs. « Les investisse­ments sur les nouvelles mobilités sont surtout concentrés en Chine et dans la Silicon Valley, qui fourmille de startups. L’Europe essaie de rattraper son retard en termes de niveau d’investisse­ments et de prise de risque. » Certains résultats de l’étude peuvent paraître contradict­oires. En effet, tout en considéran­t que les expérience­s personnali­sées seront le principal avantage de l’évolution des technologi­es, en s’adaptant à leurs besoins et à leurs goûts, les millennial­s n’envisagent pas de partager leurs données personnell­es pour améliorer les services. « Tout le monde cherche à protéger ses données, mais la notion de retour sur investisse­ment va être très importante, prédit le vice-président de Dassault. Ainsi une solution d’assurance moins onéreuse en échange de partage de données peut s’avérer séduisante. »

 ??  ?? La capsule concue par Hyperloop. Selon un sondage Dassault-Cite Research, 51 % des Américains pensent qu’ils monteront à bord de ce train futuriste en 2030.
La capsule concue par Hyperloop. Selon un sondage Dassault-Cite Research, 51 % des Américains pensent qu’ils monteront à bord de ce train futuriste en 2030.

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