Le casse-tête de la fiscalité « plus juste et plus efficace »
C’est un débat inédit et hautement inflammable. « Nous ne pouvons, quoi qu’il en soit, poursuivre les baisses d’impôt sans baisser le niveau global de notre dépense publique », a expliqué le président dans sa missive. Entre la contestation des taxes sur le carburant et la volonté d’une plus grande justice fiscale, le thème des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques devrait occuper une place prépondérante dans les discussions. Face à la montée en puissance des revendications chez les « gilets jaunes », Emmanuel Macron avait renoncé à la hausse de la taxe carbone en 2019. Mais ce recul n’a pas suffi à calmer le ras-le-bol-fiscal exprimé lors des manifestations. Le gouvernement invite les citoyens, les associations, les élus et les entreprises à échanger sur le rôle des impôts et de la dépense publique. Un appel aux corps intermédiaires qui peut représenter une rupture dans la méthode Macron, souvent critiquée par ses opposants pour son approche verticale du pouvoir. Le Medef et le réseau des CCI ont déjà appelé « les entreprises et les entrepreneurs à participer largement à ce dialogue indispensable avec les Français ». Dans son adresse, le chef de l’État a posé quelques questions : « Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace ? Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité ? » Tout en essayant d’expliquer la finalité des prélèvements obligatoires, un sujet très explosif. « Chez nous, un grand nombre de citoyens paie un impôt sur le revenu, parfois lourd, qui réduit les inégalités. Chez nous, l’éducation, la santé, la sécurité, la justice sont accessibles à tous indépendamment de la situation et de la fortune. » Pour le gouvernement, les marges de manoeuvre sont étroites. Les annonces du 10 décembre dernier en faveur du pouvoir d’achat des Français pourraient creuser le déficit à 3,2 % cette année. Et, même si le ministre Bruno Le Maire a récemment souligné, à Bercy, que « l’objectif était de réduire la dette publique de cinq points, celle de la dépense publique de trois points et les prélèvements obligatoires d’un point d’ici à la fin du quinquennat » , le ralentissement de l’économie française pourrait compliquer la tâche de l’exécutif.
MAINTENIR LE CAP
En dépit de la multiplication des mouvements de contestation, le président de la République a tenu à souligner sa détermination. Le compte-rendu du premier conseil des ministres de l’année 2019 par Benjamin Griveaux indique : « Nous devons aller sans doute encore plus loin dans le changement, être beaucoup plus radicaux dans nos méthodes, dans nos manières