Le tour du monde de l’innovation
Une caméra pour protéger les éléphants d’Afrique
SANTA CLARA – États-Unis Biodiversité. Comment lutter contre le braconnage des éléphants, devenu un véritable fléau en Afrique ? L’association Resolve, la National Geographic Society et la fondation Leonardo DiCaprio se sont associées avec Intel pour développer TrailGuard AI, une caméra intelligente qui permet aux gardes forestiers d’arrêter les braconniers avant qu’ils n’agissent. Placée à chaque point de passage des éléphants, cette caméra miniature peut reconnaître les animaux et les personnes nonautorisées qui rôdent dans les immenses zones de jungle qu’il est impossible de quadriller avec une présence humaine. Lorsque la caméra repère un individu suspect, le dispositif alerte immédiatement les gardes, qui peuvent donc intervenir et empêcher le braconnage.
Un implant biodégradable qui régénère les nerfs
WASHINGTON – États-Unis
Bioélectronique. Nouvelle méthode révolutionnaire pour soigner les lésions traumatiques des nerfs. D’après la revue Nature Medicine, des neurobiologistes des universités de Washington et de Northwestern ont réussi à favoriser la repousse nerveuse, en utilisant la bioélectronique. Ils ont créé un implant biodégradable activé par stimulation électrique, se plaçant directement sur le nerf touché et qui s’actionne depuis l’extérieur. Il prend la forme d’un disque pas plus large qu’un ongle et aussi fin qu’une feuille de papier. Le dispositif s’enroule autour du nerf à soigner, le stimule électriquement, puis disparaît après deux ou trois semaines. De quoi permettre, un jour, de supprimer totalement les médicaments pour ce type de maladies.
Naissance du premier bébé venant de l’utérus d’une donneuse décédée
SÃO PAULO – Brésil
Médecine. C’est une première mondiale. En 2017, l’hôpital universitaire de São Paulo a accueilli le premier bébé né d’une greffe d’utérus d’une donneuse décédée. L’enfant a eu 1 an en décembre et se porte bien, d’après la revue
Lancet, qui vient de révéler l’information. Jusqu’à présent, toutes les greffes d’utérus prélevés post-mortem avaient échoué. L’organe greffé provenait d’une femme de 45 ans décédée d’un AVC et a été donné à une personne de 32 ans née sans utérus. Un espoir pour toutes les femmes infertiles à cause d’un problème d’utérus.
Des compteurs d’eau intelligents gérés par micro-paiement
NIAMEY – Niger
Développement. Près d’un milliard d’urbains défavorisés, surtout en Afrique et en Asie du Sud-Est, n’ont pas accès à l’eau courante à domicile. La startup CityTaps, associée à la Société d’exploitation des eaux du Niger (SEEN), a déployé en 2018 à Niamey plus de 1 300 compteurs intelligents, qui garantissent à plus de 10 000 personnes un accès sécurisé et à bas prix à l’eau courante. L’astuce : un service de paiement à l’avance par mobile, qui aide les services publics à anticiper la demande et à investir dans l’infrastructure pour le service de l’eau à domicile. Actuellement configurée pour fonctionner avec le système de paiement Orange Money, la plateforme CityTaps peut accueillir tout autre moyen de paiement, dont les microdons, pour subventionner de manière individuelle le foyer voulu. L’objectif est de couvrir 2 millions de personnes dans le monde dans les prochaines années.
L’appli qui redonne voix aux malades du cancer du larynx
PRAGUE – République tchèque
Intelligence artificielle. Les personnes atteintes d’un cancer du larynx doivent souvent subir l’ablation de leurs cordes vocales, provoquant la perte de leur voix. Deux universités de Prague, avec les startups CertiCon et SpeechTech, ont développé ensemble une appli révolutionnaire de synthèse vocale, Laryngo Voice. À partir d’enregistrements de la voix du patient, réalisés si possible dès le diagnostic de la maladie, leur technologie permet de créer une voix synthétique identique, que l’utilisateur peut actionner via une application smartphone, tablette ou ordinateur. Au minimum 300 enregistrements de phrases sont nécessaires pour que les réseaux de neurones artificiels puissent ensuite traduire la pensée du patient avec une qualité vocale correcte. L’appli est disponible en tchèque, slovaque, russe et anglais.
La Chine fait pousser du coton sur la Lune
CHONGQING - Chine
Spatial. Est-il possible de produire des aliments ailleurs que sur Terre ? La Chine affirme avoir réussi la germination d’une graine de coton à bord de la sonde chinoise Chang’e, qui s’est posée sur la face cachée de la Lune le 3 janvier. Les scientifiques de l’université de Chongqing qui ont mené l’expérience ont envoyé un conteneur de 18 centimètres contenant de l’eau, de l’air et de la terre. Ils ont placé à l’intérieur des graines de coton, de pomme de terre et d’arabidopsis – une plante de la famille de la moutarde –, ainsi que des oeufs de mouche et de la levure. Hormis la pousse de coton, aucune autre plante n’a pris. Et encore : le froid a fini par tout tuer… Mais l’éphémère succès du coton a fait naître de grands espoirs, car la réussite des voyages futurs dans l’espace, notamment pour s’installer sur la Lune ou sur Mars, dépend de la capacité des hommes à produire sur place de la nourriture.
Une startup fait parler les arbres
TEL-AVIV – Israël
Agriculture. Quinze millions de dollars : c’est la somme que vient de lever la startup SeeTree, spécialisée dans le big data appliqué aux arbres. La jeune pépite a développé un service qui crée « le dossier médical des arbres ». Concrètement, des caméras et des capteurs recueillent des données sur chaque arbre, mais à grande échelle puisque la startup peut effectuer cette collecte sur des millions d’arbres. Des algorithmes d’apprentissage automatique analysent ensuite les données et en tirent des enseignements, comme la quantité et la qualité des fruits produits. L’objectif : donner des conseils aux agriculteurs et leur permettre de détecter en amont les maladies, de mieux irriguer et de mieux fertiliser les parcelles pour, in fine, améliorer grandement leur rendement.
Une douche en boucle fermée qui économise 90 % de l’eau
STOCKHOLM – Suède Environnement. Si le monde entier consommait autant d’eau que les Occidentaux, elle finirait par devenir une ressource rare. Pour pouvoir prendre de longues douches sans culpabiliser – 100 litres d’eau sont gaspillés en dix minutes –, la société suédoise Orbital Systems a inventé la première douche en boucle fermée, baptisée Oas. Ce système filtre et réutilise l’eau pendant la douche, ce qui permet de n’utiliser que cinq litres d’eau pour une douche de dix minutes, et d’économiser 90 % de la consommation habituelle. Des études réalisées par l’Institut suédois de contrôle des maladies transmissibles ont montré en outre que l’eau filtrée par Oas était plus propre que l’eau du robinet.