Bioxegy, la jeune pousse qui innove en imitant la nature
SCIENCES Cette startup propose aux entreprises des solutions industrielles inspirées des exemples offerts par le monde vivant. Une approche originale et prometteuse.
Dans la mythologie des startups, les plus grandes réussites commencenttoujours par des petites histoires, des rencontres fortuites ou situations insolites qui suscitent un eureka : Steve Jobs (Apple) dans son garage, Frédéric Mazzella (BlaBlaCar) sur la route de ses vacances… À l’origine de Bioxegy, une startup dédiée au biomimétisme, il y a d’abord l’histoire d’amitié de deux étudiants. Sidney Rostan et Simon de Myttenaere ne se font jamais prier pour raconter – ils n’expliquent pas, ils racontent – ce qu’est le biomimétisme, cette discipline qui s’inspire du vivant pour innover. Un vaste sujet qui n’a plus rien d’abstrait une fois exposé par les deux ex-étudiants. Inlassables et enthousiastes, Sidney Rostan et Simon de Myttenaere endossent le rôle d’« évangélistes », le mot ne les dérange pas… Le biomimétisme est encore mal connu, et le travail de pédagogie est énorme. Un brin ambitieux, brillants sans aucun doute, idéalistes, Sidney Rostan et Simon de Myttenaere ne sont pas pour autant des idéologues. Lorsqu’ils fondent Bioxegy en jan
La forme recourbée des ailes d’avion s’inspire du comportement en vol des rapaces. Elle apporte aérodynamisme en réduisant la traînée et les turbulences en vol. À la source du verre Ornilux, il y a la fibre de soie d’araignée qui a pour propriété de refléter un spectre ultraviolet visible par les seuls oiseaux, qui dès lors n’arrachent pas les toiles. Ces verres sont très utiles pour en finir avec les collisions d’oiseaux dans les gratteciels. Le « nez » du train à grande vitesse japonais, le Shinkansen, trouve son modèle dans le bec du martin-pêcheur. L’oiseau est connu pour sa capacité à percer l’eau à 50 km/h sans onde de choc, ce qui lui évite de se fracasser et d’alerter ses proies. Grâce à la structure identique de son nez, le Shinkansen pénètre dans les tunnels ferroviaires, nombreux au Japon, sans effet de compression, qui crée un frottement avec l’air et une forte détonation sonore. La startup Eel Energie s’est appuyée sur l’ondulation des anguilles de mer pour concevoir une nouvelle hydrolienne. Celle-ci, à la différence d’une hélice classique qui n’est pas optimale sous l’eau, permet d’utiliser les ondulations de la mer pour produire de l’énergie.