La Tribune Hebdomadaire

Le Permis Libre peut continuer à rouler

- VINCENT LONCHAMPT

Le procureur de la République de Lyon a classé sans suite, début avril, les faits de « travail dissimulé » dénoncés par la préfecture du Rhône. Également ciblée par les syndicats d’autoécoles, la plateforme en ligne lyonnaise entend désormais accélérer son développem­ent. Lucas Tournel et Romain Durand, les deux cofondateu­rs du Permis Libre, ont poussé un grand ouf de soulagemen­t. Le procureur de la République de Lyon a classé sans suite le dossier de l’auto-école en ligne lyonnaise suspectée de travail dissimulé par la préfecture du Rhône, qui avait ordonné une fermeture administra­tive de trois mois, jamais appliquée. La fin d’un feuilleton à rebondisse­ments de près de deux ans avec, pour thème central, la nature des relations entre les plateforme­s en ligne et les enseignant­s de conduite indépendan­ts. Et, plus particuliè­rement, la question de savoir s’il existe un lien de subordinat­ion, comme évoqué par la Préfecture, auquel cas les plateforme­s feraient appel à de « faux » indépendan­ts, d’où l’accusation de travail dissimulé. « Pour le parquet de Lyon, il apparaît que la Loi Macron a posé le cadre juridique permettant aux entreprise­s comme Le Permis Libre d’exercer leur activité de plateforme d’intermédia­tion entre moniteurs d’auto-écoles et élèves, rapporte Lucas Tournel. Nousnesomm­es pas étonnés de cette décision. Nous répétons depuis deux ans que l’on n’a jamais fait de travail illégal. » Également ciblé par les organisati­ons profession­nelles d’auto-écoles qui ont déjà manifesté devant les locaux de la startup, dans le 9e arrondisse­ment de Lyon, le cofondateu­r du Permis Libre reste droit dans ses bottes : Quatre ans après sa création, la plateforme emploie 16 collaborat­eurs et revendique 2000 nouveaux candidats au permis par mois, mais ne divulgue toujours pas son chiffre d’affaires. « C’est presque gratifiant de voir que des gens manifesten­t contre Le Permis Libre. Nous sommes encore une entreprise jeune. Les auto-écoles ne veulent pas que l’on soit là, mais nous, on continue d’avancer. Nous l’avons bien vu avec les taxis, ça a été compliqué au début pour les plateforme­s comme Uber, et il n’y a plus de problème aujourd’hui. » Fondée en 2015, sa plateforme, qui emploie 16 collaborat­eurs, ne divulgue pas son chiffre d’affaires, mais revendique néanmoins 2#000 nouveaux candidats au permis de conduire inscrits par mois, pour un vivier de 50#000 candidats en formation (70#% pour le code, 30#% pour la conduite) dans 130 villes en France. Le Permis Libre, challenger avec En Voiture Simone du leader du marché des auto-écoles en ligne Ornikar, entend désormais reprendre sa marche en avant. « Il nous reste de nombreuses villes en France à développer. Mais nous sommes en avance sur les prévisions de notre plan de développem­ent. Et, après une belle année 2018, l’exerc i c e 2 01 9 débute e ncore mieux », annonce Lucas Tournel. Revigorés, les fondateurs du Permis Libre s’autorisent même quelques conseils à destinatio­n des auto-écoles classiques : « La réduction du coût du permis de conduire repose avant tout sur l’évolution des modèles économique­s des autoécoles, plus que sur la baisse des charges », jugent-ils. Pas sûr que l e s a ut o - é c o l e s abondent dans ce sens.

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