Biodiv-Wind protège les oiseaux des pales d’éoliennes
BÉZIERS L’entreprise BiodivWind a inventé un dispositif de détection des risques de collision de la faune volante avec les pales d’éoliennes. Elle vient de décrocher le Pass FrenchTech et prépare une levée de fonds. Chauve-souris, vautour, aigle ou milan royal… ces espèces rares ou protégées sont scrutées à la loupe lors des études d’impact préalables à l’installation d’un parc éolien, car la prévention des risques de collision de la faune volante avec les structures est devenue un enjeu majeur pour les producteurs d’énergies renouvelables. Biologiste de formation, et fort d’une double expérience à la Ligue de protection des oiseaux et chez EDF Renouvelables, Henri-Pierre Roche, fondateur de BiodivWind à Béziers (Hérault), a mis au point une solution technologique qu’il a fait breveter : « Les vitesses de rotation des rotors d’éoliennes peuvent atteindre près de 300 km/h en bout de pale. SafeWind est un système de détection automatisée en temps réel de la faune volante par vidéosurveillance, s’appuyant sur le seul logiciel de traitement vidéo capable de détecter et de suivre des cibles mobiles même entre des pales en rotation, grâce à un algorithme qui filtre les pales. Selon les enjeux du site, ce qui intéresse le producteur d’électricité et les prescriptions administratives, SafeWind engage, par commande distante ou automatiquement, des actions d’effarouchement acoustique pour dévier l’oiseau ou de régulation des pales, ralentissement ou arrêt. »
CARNET DE COMMANDES « PLEIN À CRAQUER »
Biodiv-Wind emploie dix salariés et réalise un chiffre d’affaires annuel d’un million d’euros. Ses clients sont les exploitants d’éoliennes, EDFRenouvelables, Engie, Quadran (Direct Energie/Groupe Total), ou des opérateurs étrangers. « On équipe 65 éoliennes en France, en Allemagne, en Autriche et en Finlande, précise le dirigeant. Notre carnet de commandes est plein à craquer. Nous privilégions les marchés européens avant de nous exporter aux États-Unis, où le marché est politiquement compliqué. » L’entreprise, qui prévoit de Selon les cas, le dispositif enclenche des actions d’effarouchement acoustique ou de régulation des pales. recruter une dizaine de personnes dans les deux ans à venir, est sur le point de boucler une levée de fonds d’1,5 million d’euros. Elle vient de décrocher le Pass French Tech, « un accélérateur dans les négociations de notre levée de fonds, mais aussi un gain de visibilité, une source de motivation pour nos équipes et un argument pour attirer de nouveaux talents ». Le dirigeant travaille déjà à des évolutions technologiques : « Nous voulons pouvoir anticiper des migrations importantes et alerter les éoliennes, connectées entre elles, en aval. Nous allons aussi nous lancer dans le deep learning pour reconnaître les espèces par identification automatique et réagir plus finement dans l’action à mettre en place. »