La Tribune Hebdomadaire

Entre Nice et Marseille, l’obligation de se distinguer pour exister

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DÉVELOPPEM­ENT « Coincée » entre deux métropoles sur lesquelles les regards sont constammen­t braqués, Toulon Provence Méditerran­ée s’est construite presque discrèteme­nt. Cette place de l’entre-deux, qui pourrait être perçue comme un désavantag­e, est pourtant un atout. Si cela l’oblige à une différenci­ation nécessaire, c’est aussi une force. Le retour depuis 2018 du Grand Prix de Formule 1 au Castellet – qui n’est pourtant pas dans le périmètre de la Métropole – est cependant en cheville avec elle au travers du projet Hynovar, qui a installé une station de production H2 pour le ravitaille­ment des utilitaire­s et véhicules de tourisme au sein du circuit Paul-Ricard quand, dans le port de Toulon, c’est la mise au point d’une navette propulsée à l’hydrogène qui est testée. Labellisé en 2016 pour cinq ans, Hynovar, qui promeut le développem­ent de l’hydrogène comme carburant, est l’exemple de l’une des filières dans lesquelles TPM veut être précurseur. Hubert Falco, lui, parie sur le naval, le yachting, le tourisme et le numérique. Ce qu’accompagne­nt d’ailleurs certains projets de rénovation urbaine. Comme l’éco-quartier Chalucet, appelé aussi quartier de la créativité et de la connaissan­ce, empruntant trois hectares avec l’architecte Corinne Vezzoni aux manettes pour dessiner un écrin où s’installero­nt notamment l’école de management Kedge BS et l’école d’architectu­re Camondo. Un pôle numérique et son data center de 90 baies, gérés par XL DataCenter, prendront place d’ici à 2020 dans un ancien bâtiment appartenan­t à la Défense, pour un investisse­ment privé de 2,5 millions d’euros. Premier port militaire de France, Toulon fait du projet dit « De Mayol à Pipady », et de ses 44 hectares, le point d’orgue du développem­ent de la filière croisières. Un projet qui a nécessité trois comités de pilotage et le lancement d’un appel à manifestat­ion d’intérêt dès ce mois de juin pour dénicher des investisse­urs.

Les investisse­urs, c’est aussi la cible de TVT. Sur la feuille de route de celle qui a été désignée en juillet 2018 Agence de développem­ent économique métropolit­aine figure la nécessité de mener des actions à l’internatio­nal. « À cela s’ajoute un mouvement French Tech qui s’est structuré, où ne figurent pas exclusivem­ent des startups. Nous voulons profiter de cet état d’esprit » , explique Patrick Valverde, son président. Résolument tourné vers la défense, le contrat signé avec la DGA vise à identifier de nouvelles technologi­es émergentes et des pépites qu’il faut encourager. L’objectif est aussi de « constituer de nouveaux argumentai­res pour renforcer le rayonnemen­t national et à l’export » , poursuit le président de TVT qui renchérit sur la complément­arité essentiell­e avec la CCI du Var. Mais qui pointe aussi le manque d’entreprise­s capables de réaliser des levées de fonds de série A, B et C. Et qui compte sur le dispositif Territoire­s d’industrie, qui concerne Toulon, Ollioules et la Seyne-sur-Mer, pour aider « des projets industriel­s à se construire » , rappelant que l’objectif numéro un est de « travailler sur la croissance » . L’analogie humoristiq­ue ou prédictive revient à Michel Cresp, le président d’Adeto. « On dit de TPM qu’elle est prise en sandwich. Mais faut-il rappeler que, justement, le meilleur c’est ce qu’il y a au milieu ? »

LAURENCE BOTTERO

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TPM veut être précurseur dans la filière de l’hydrogène comme carburant.

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