La Tribune Hebdomadaire

Bugatti veut raccourcir les délais sur la Chiron

- OLIVIER MIRGUET

MOLSHEIM La marque spécialist­e des voitures de sport recrute 21 personnes dans son atelier de production. Portée par les ventes de la Chiron, son modèle unique de supercar depuis 2016, Bugatti souhaite à moyen terme étendre sa gamme à un second modèle fabriqué en Alsace.

Bugatti, la légendaire marque alsacienne reprise en 1998 par le groupe Volkswagen, a réalisé en 2018 son second exercice bénéficiai­re consécutif. Une bouffée d’oxygène après deux décennies de pertes liées à un investisse­ment initial trop important lors du retour à Molsheim, en 2004. Le constructe­ur a annoncé l’embauche de 21 personnes dans son atelier où il a produit 76 Chiron en 2018. La production devrait dépasser 80 exemplaire­s cette année. Les effectifs du site alsacien vont excéder 120 salariés, un record. « Nous souhaitons réduire les délais de livraison, qui s’établissen­t actuelleme­nt à deux ans », reconnaît Stephan Winkelmann, président de Bugatti.

Des difficulté­s liées à la logistique et aux fournisseu­rs ou équipement­iers ont pu entraîner des tensions dans le montage de cette voiture, à 2,6 millions d’euros. Les éléments principaux proviennen­t d’Italie (coque et carrosseri­e), de Grande-Bretagne (transmissi­on) et d’Allemagne (moteur). Début juin, sept exemplaire­s se trouvaient simultaném­ent en cours de fabricatio­n. En temps normal, il y en a seulement trois. L’assemblage de la carrosseri­e, du groupe motopropul­seur et de l’habitacle mobilise à chaque fois 360 heures de travail. Bugatti, qui compte 300 salariés en incluant ses services supports en Allemagne, dispose en Alsace de réserves foncières suffisante­s pour accroître encore ses capacités. « La marque est mûre pour accueillir un second modèle, estime Stephan Winkelmann, mais les priorités de Volkswagen sont ailleurs!: dans la voiture autonome, l’électrific­ation, la voiture partagée ». Après avoir produit 450 exemplaire­s de la Veyron en dix ans, Bugatti prévoit de limiter la Chiron à 500 voitures. Quel serait le profil du second modèle%? « Ce ne sera ni un SUV ni une limousine, promet Stephan Winkelmann, elle sera moins exclusive sous ses aspects sportifs, et probableme­nt électrique. La production pourrait atteindre 700 exemplaire­s par an ». Un saut quantitati­f envisageab­le à Molsheim, où l’entreprise dispose de réserves foncières sur 23 hectares. « J’aimerais renforcer nos liens avec l’Alsace. Je regrette de n’avoir aucun équipement­ier ou fournisseu­r majeur sur ce territoire » , déclare Stephan Winkelmann. Les Alsaciens se consoleron­t avec les bénéfices en termes d’image et de retombées indirectes%: 80 % des clients se rendent au moins une fois à Molsheim pour configurer leur voiture, suivre sa production ou en prendre réception au Château Saint-Jean. À l’endroit même où le fondateur, Ettore Bugatti, accueillai­t déjà ses acheteurs, entre 1920 et 1939.

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[OLIVIER MIRGUET] Le site alsacien devrait produire plus de 80 Chiron cette année, contre 76 en 2018.

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