La Tribune Hebdomadaire

Fabrice Romano, le visionnair­e

- STÉPHANIE GALLO

PLUS-VALUE L’entreprene­ur est animé par une ambition : développer de nouvelles technologi­es afin d’optimiser les chirurgies de l’oeil.

La science dans tous ses états. Voici ce qui anime les journées, et parfois les nuits, du Lyonnais Fabrice Romano. À 56 ans, l’homme avoue d’ailleurs n’avoir sur sa table de chevet que des revues scientifiq­ues. Le vétérinair­e de formation, rapidement spécialisé en ophtalmolo­gie, a trouvé sa voie dans les technologi­es de santé plutôt que dans le métier de pra

ticien. « Dès la fin des années 1980, j’ai compris que l’avenir de la chirurgie se trouvait dans la robotisati­on. Pour moi, il est évident que les machines peuvent intervenir de façon plus précise, plus rapide et plus efficace, insiste-t-il.

Je me suis lancé à fond dans cette voie, mais avec une mentalité de chirurgien. C’est-à-dire avec l’intérêt du patient toujours au coeur de mes préoccupat­ions.

ROBOTISATI­ON

Souvent qualifié de serial entreprene­ur, il a créé plusieurs entreprise­s. Dont deux pépites de la robotisati­on de la chirurgie de l’oeil. La première, Eye Tech Care, lancée en 2008, a mis au point une technologi­e révolution­naire pour traiter le glaucome. Une belle réussite qui a nécessité 20 millions d’euros de levées de fonds. « Je me suis retiré de l’opérationn­el en 2013, tout en restant un des actionnair­es principaux, car l’entreprise entrait dans une phase business. Je préfère la création et le développe

ment », se souvient Fabrice Romano. Deux ans plus tard, il a replongé dans une autre aventure, celle de Keranova avec une nouvelle ambition : révolution­ner la chirurgie de la cataracte grâce à une technologi­e développée par des chercheurs stéphanois. « Les premiers patients humains viennent d’être traités. Les résultats sont exceptionn­els#! » Là encore, sa vision de l’avenir de la chirurgie de l’oeil, l’innovation et la plus-value induite par les technologi­es développée­s par ses équipes (30 personnes), ont réussi à séduire les investisse­urs. Lancement commercial prévu pour 2021.

CONSULTANT BÉNÉVOLE

Celui qui se définit comme profondéme­nt empathique met un point d’honneur à accompagne­r les jeunes entre

preneurs. « Je suis consultant bénévole pour beaucoup de jeunes pousses. Je suis très sollicité. Évidemment, je ne peux pas répondre favorablem­ent à tout le monde, mais toutes les semaines je rencontre de jeunes entreprene­urs du secteur de la santé », explique-t-il. Et d’insister : « Je n’ai pas beaucoup de temps, mais je préserve au maximum ces moments d’échange et d’accompagne­ment. Je considère qu’après tous les soutiens dont j’ai bénéficié, c’est mon devoir#! »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France