La Tribune Hebdomadaire

Théodore Christakis, l’académicie­n passionné

- MARIE LYAN

IMPLICATIO­N Ce professeur en droit internatio­nal à l’UGA est à la fois cocréateur du réseau multidisci­plinaire d’études sur la cybersécur­ité Amnecys et directeur adjoint du Grenoble Alpes Data Institute.

« Le numérique implique des questions passionnan­tes et complexes

sur le plan intellectu­el », reconnaît Théodore Christakis. Et c’est même précisémen­t ce qui a attiré ce professeur en droit internatio­nal de l’ université Grenoble-Alpes (U G A ), également membre du Conseil national du numérique. Après avoir travaillé sur le recours à la force et le règlement pacifique des conflits, il s’est intéressé aux questions liées à la protection des données. « Les enjeux soulevés par le numérique sont très larges et peuvent aller de l’entrée en vigueur du RGPD, qui a transformé la façon de travailler des entreprise­s, à l’accès aux éléments de preuve numérique, éventuelle­ment stockées à l’étranger, lors d’enquêtes criminelle­s. »

Alors que Théodore Christakis contribue notamment à imaginer des accords applicable­s entre les pays de l’Union européenne et ses homologues comme les États-Unis, il

concède que cet univers législatif est soumis

à plusieurs impératifs!: « Dans certains cas, il existe des règles pouvant s’appliquer quelle que soit la technologi­e inventée, et dans d’autres, il faut prévoir d’adapter ces règles à d’autres situations, voire de combler des lacunes juridiques », explique-t-il.

Des défis que l’on retrouve également avec

l’essor de l’intelligen­ce artificiel­le!: « Un comité a déjà été créé au sein de l’Union européenne en vue de proposer des règles plus éthiques, mais le plus grand enjeu sera de trouver l’équilibre, afin de réguler sans tomber dans l’excès, pour ne pas freiner le développem­ent de l’innovation. »

INSTITUT MULTIDISCI­PLINAIRE

En tant que directeur adjoint du Grenoble Alpes Data Institute, Théodore Christakis oeuvre déjà à son échelle en pilotant, depuis 2017, cet établissem­ent rassemblan­t près de 100 chercheurs issus de différente­s dis

ciplines. « Notre région est très dynamique sur le plan technologi­que et numérique, puisqu’elle possède déjà un grand nombre d’entreprise­s spécialisé­es sur ces ques

tions. » Et ce n’est pas terminé, puisque la Communauté université Grenoble-Alpes (ComUE) vient d’être retenue par l’État français en vue de créer un institut multidisci­plinaire d’intelligen­ce artificiel­le (MIAI), avec, à la clé, une enveloppe globale de 100 millions d’euros sur quatre ans. Un projet qui comprend la création d’une chaire pour étudier les aspects régulatoir­es et légaux induits par le développem­ent de l’intelligen­ce artificiel­le.

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