La Tribune Hebdomadaire

Valérie Bouillon-Delporte, la battante

- STÉPHANIE BORG

VOLONTARIS­ME Engagée pour la mobilité durable, Valérie Bouillon-Delporte oeuvre au quotidien pour l’émergence de nouvelles solutions, essor de l’hydrogène en tête. Avec un objectif!: faire sa part.

Après avoir démarré sa carrière dans les métaux précieux, c’est le hasard qui conduit cette diplômée de l’Essec et de Kedge, spécialist­e du marketing technologi­que, au monde de l’automobile. « Néanmoins, mon rêve, c’était d’être astronaute… J’ai toujours eu des facilités pour travailler avec des

ingénieurs!! », explique celle qui, chez Tenneco, Delphi ou Plastic Omnium, a oeuvré pour la vulgarisat­ion des produits techniques et technologi­ques. En parallèle, elle assiste – voire accompagne selon les cas – à la montée en puissance du véhicule électrique. « Et qui dit batterie, dit hydrogène, le passage de l’un à l’autre était donc tout naturel. La différence se situe là!: pour l’un ce sont les batteries ; pour l’autre, c’est l’hydrogène », résume la « Madame Hydrogène » du groupe clermontoi­s depuis quatre ans.

ACTIVER LES ÉCOSYSTÈME­S

Un sujet de fond que Valérie Bouillon-Delporte impulse en tant que directrice de la stratégie hydrogène au sein du groupe Michelin, un « terreau fertile » où elle anime une « équipe agile chargée

de multiples projets ». Au-delà des intérêts de la multinatio­nale, elle porte le débat en tant que présidente d’Hydrogen Europe. Cette associatio­n européenne, construite sur le principe du partenaria­t public-privé, regroupe plus de 100 industriel­s, 68 centres de recherche et 13 associatio­ns nationales. « Nous sommes partenaire­s de la Commission européenne au sein du Fuel Cell Hydrogen Joint Undertakin­g (FCH JU). L’un des objectifs à atteindre est clairement d’activer la mise sur le marché des technologi­es hydrogène en Europe. Nous y jouons un rôle d’accélérate­ur, de

mise en collaborat­ion de projets, de pédagogie également. » Et de suivi des projets européens, dont le déploiemen­t du projet d’envergure Zero Emission Valley en Auvergne-Rhône-Alpes, avec l’aide d’Engie et de Michelin notamment. Ce programme vise, entre autres, à créer, d’ici à 2020, 20 stations à hydrogène et à financer un parc de 1#000 véhicules vendus à un prix équivalent pour porter le marché.

VRAIE URGENCE

L’énergique « transforma­trice » entend « jouer son rôle », à son

niveau et avec ses équipes. « La mobilité a vraiment révolution­né notre monde, du vélo à la voiture, et demain ce sera grâce à l’hydrogène. On a bien avancé dans les recherches, on entame petit à petit le déploiemen­t. C’est une solution d’avenir pour se déplacer mais aussi pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. L’objectif de l’Europe est de faire grimper à 32 % la part des énergies renouvelab­les dans son mix énergétiqu­e. L’hydrogène peut y contribuer », souligne-t-elle. Engagée pour la mobilité durable depuis ses débuts, l’auditrice au Collège des hautes études environnem­ent et développem­ent durable (CHEE&DD) l’est aussi pour les femmes. À 53 ans, elle milite pour orienter les profils féminins vers les métiers de l’automobile dans l’associatio­n Women automotive and vehicules in Europe (Wave). Autant d’actions au ser

vice de son ambition#: « Laisser à mes deux enfants un monde un peu meilleur que celui d’aujourd’hui, sans pour autant renier tous les conforts. Il y a une vraie urgence à agir, car les impacts climatique­s sont déjà là », conclut-elle.

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