Caroline Félix, la bienveillante
« L’idée est de s’autoriser à travailler autrement et de façon plus agile »
INTRAPRENEURIAT Initiatrice et directrice générale de la Ruche industrielle, cette ancienne communicante mise sur le décloisonnement des univers pour dynamiser l’innovation.
À l’heure où l’innovation se joue majoritairement à l’échelle des startups, Caroline Félix est convaincue qu’il ne faut pas condamner trop vite les grandes entreprises. Une intuition fondée sur son expérience professionnelle chez Bosch Rexroth, où elle a occupé plusieurs postes en communication et en marketing. Mais aussi sur cinq années passées en Suède où elle a découvert un univers bien moins cloisonné que celui des grandes organisations industrielles françaises. Il y a deux ans, alors que s’amorce la réorganisation du site lyonnais de Bosch Rexroth, elle lance le projet d’une « ruche industrielle ». L’appellation interpelle et son contenu plus encore.
« L’idée est de s’ouvrir sur l’extérieur et de s’autoriser à travailler autrement et de façon plus agile en décloisonnant les mondes pour favoriser l’innovation », résume la jeune femme. Portée par huit membres fondateurs (Groupe Volvo, EDF,
SNCF, Aldes, Vicat, La Métropole de
Lyon, l’Insa de Lyon et le Groupe
Bosch), la Ruche industrielle
– construite sous forme associative – s’attache à favoriser les échanges d’idées et de compétences pour repérer des projets, les tester, les amender, les faire grandir et prendre leur indépendance. Et parfois aussi les abandonner. « Nous sommes dans une logique très pragmatique. Nous apportons de la bienveillance et de l’audace à des intrapreneurs, qui, ici, ne sont plus seuls, mais accompagnés par une équipe qui va les aider à aller plus loin dans leur idée », décrit Caroline Félix.
INSPIRER ET CONNECTER
L’approche tranche avec celle de l’univers industriel où oser et, plus encore, se tromper n’est pas dans l’ADN. Et pourtant, elle porte ses fruits. Installée sur l’ancien site de Bosch Rexroth à Vénissieux, la Ruche industrielle s’apprête à accueillir sa deuxième promotion d’intrapreneurs, tandis que, parmi les six premiers, cinq poursuivent leur aventure au sein de cette structure singulière. Une satisfaction pour Caroline Félix qui mesure le chemin parcouru en deux ans. « Dans ce projet, j’ai apporté, début 2017, la vision et le rêve un peu fou de créer un espace où une multitude d’acteurs différents auraient une raison de venir au quotidien, un espace pour catalyser les projets, inspirer et connecter les gens, réconcilier les mondes et agir pour construire ensemble un futur durable », analyse-t-elle. De quoi renforcer cette conviction que l’audace et le collectif sont des valeurs d’avenir.