France 2019 : la métropole veut marquer des buts
FÉMININ Montpellier se veut après Paris la ville qui fait le plus pour le sport féminin. FOOTBALL Elle compte sur la tenue de la Coupe du monde de football féminin pour l’affirmer davantage.
MONTPELLIER S’affichant comme la première métropole dans le sport féminin hors Paris, Montpellier mise sur la Coupe du monde de football féminin qui s’ouvre le 7 juin pour creuser la tendance et soigner sa visibilité.
La France accueille pour la première fois la Coupe du monde féminine de football, du 7 juin au 7 juillet, et Montpellier est dans les starting-blocks. « Nous allons déployer toute notre énergie et notre passion du sport pour faire de cette compétition internationale un grand rendez-vous festif, sportif, accessible à tous les habitants de Montpellier et sa métropole. Le football féminin dispose d’une grande place à Montpellier, une place historique. Nous mettrons tout en oeuvre pour faire briller les talents sportifs d’ici et d’ailleurs », affirme Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de la métropole. Candidate dès 2015, retenue aux côtés de huit autres villes hôtes (Grenoble, Le Havre, Lyon, Nice, Paris, Reims, Rennes, Valenciennes) en 2017, la métropole héraultaise peaufine son dispositif depuis deux ans à grand renfort de communication. Pour maximiser les retombées économiques de l’événement, tout d’abord. Le comité d’organisation ne donne aucune simulation en amont, mais Montpellier a souvent capitalisé sur l’organisation de grands rendez-vous internationaux du sport. Par comparaison, la réception, avec Lille, du championnat d’Europe de basket masculin avait généré en 2015 des recettes évaluées à 88,5 millions d’euros, profitantd’abord à l’hôtellerie (30#%) et la restauration (25#%), devant d’autres secteurs comme le commerce de détail, les transports et les activités culturelles.
UNE VITRINE MÉDIATIQUE
La Métropole organise quatre matches du premier tour de la Coupe du monde, et un huitième de finale au stade de la Mosson (20#000 places). Les équipes et les délégations concernées sont accueillies sur quatre sites d’entraînement officiels : à Montpellier, où le club pro du MHSC prête ses équipements à deux sélections, et dans les villes voisines de Lavérune, Fabrègues et Baillargues qui, à elle seule, a investi 140#000 euros pour moderniser ses installations sportives. Du côté des supporters, Montpellier mise sur son accessibilité (aéroport, gare TGV, autoroute A9) pour attirer le maximum de spectateurs : elle accueillera près de 50#000 personnes selon les derniers décomptes de billetterie – assez loin néanmoins de Paris (185#000 billets vendus), Lyon (130#000) ou Rennes (85#000).
Par ailleurs, pour Montpellier et les autres villes hôtes, l’exposition médiatique sera loin d’être négligeable. Pour la première fois également, la Coupe du monde féminine profitera des mêmes dispositifs et commentateurs que la version masculine. Les deux diffuseurs officiels français sont TF1 et Canal + ce dernier retransmettant l’intégralité de la compétition (soit 52 matches) sur ses différentes antennes. Sur le versant radio, un pool formé par RMC Sports, RTL, Europe 1 et Radio France est aussi fortement mobilisé. À cela s’ajoutent tous les détenteurs de droits internationaux. Au total, pour la seule télévision, l’audience à venir de la Coupe du monde est estimée à un milliard de téléspectateurs dans le monde, contre 750 millions pour l’édition 2015 au Canada.
UN BOOSTER DE MIXITÉ
Si Montpellier a été choisie comme ville hôte, c’est aussi parce que son dossier a été bien noté par le comité d’organisation sur des critères comme le mieux vivre ensemble ou la mixité. Comme la FIFA et la Fédération française de football (FFF), la métropole veut profiter du buzz créé par la compétition pour promouvoir la pratique du sport féminin, où elle revendique une place à part (cf. encadré). « Il y a une couverture médiatique du championnat de football féminin et des matches de l’équipe de France, mais je pense que cette Coupe du monde va permettre au football féminin de franchir un cap », espère la marraine de l’événement Hoda Lattaf, ex-capitaine des Bleues et joueuse du MHSC. Laurent Nicollin, président de ce dernier club, ajoute : « Depuis des années, le foot féminin se cherche un peu. Il y a trois clubs qui dominent : Lyon, Paris et nous. Cette Coupe du monde est une belle vitrine, mais c’est à l’équipe de France et à nous, les clubs, de travailler pour tirer le sport féminin vers le haut. » L’Occitanie compte 15#000 licenciées sur les 180#000 recensées en France. Avec l’influx de la Coupe du monde, la FFF veut passer le cap des 200 000.