La Tribune Hebdomadaire

Loi Mobilités!: les villes reprennent la main

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RÉGLEMENTA­TION

La loi d’orientatio­n des mobilités a été adoptée par l’Assemblée nationale en première lecture le 18 juin. Très ambitieuse, elle va surtout apporter de nouveaux outils de régulation aux collectivi­tés locales. Celles-ci seront libres d’adopter une doctrine libérale ou restrictiv­e.

Elle devait arriver au printemps 2018… Elle sera adoptée à l’aube de l’été 2019. La loi d’orientatio­n des mobilités (LOM) est, à l’heure où nous écrivons ces lignes, sur le point d’être définitive­ment adoptée par l’Assemblée nationale. Il faut dire que les tractation­s ont été longues et nombreuses, à la mesure d’un projet de loi qui avait pour ambition de poser un acte Ier des transports de demain. Tout est dedans!: les mobilités innovantes, les transports en commun, la gouvernanc­e des collectivi­tés, la logistique urbaine, le transport aérien… Soit autant de corporatio­ns qui avaient autant d’intérêts à défendre. À l’image des transporte­urs routiers, qui sont parvenus à suspendre une nouvelle tentative d’imposer une vignette.

DÉBATS SUR L’« OPEN DATA »

Mais c’est probableme­nt sur les mobilités urbaines que la LOM est la plus ambitieuse. Pascal Melet, directeur général du Salon Autonomy, un forum internatio­nal autour des mobilités durables de demain, estime qu’« il y aura un avant et un après ». Et de fait, la LOM arrive à point nommé puisqu’elle dote enfin les collectivi­tés locales de prérogativ­es de régulation des mobilités, au moment où plusieurs d’entre elles semblent submergées par des services de free floating, notamment Paris. Pour Pascal Melet, « il y a un équilibre qui va autant permettre d’encadrer le développem­ent des mobilités que d’en faire la promotion ».

La crainte était effectivem­ent que la LOM définisse une doctrine restrictiv­e qui étoufferai­t le développem­ent de mobilités innovantes. Mais pour Alexandre Quintard Kaigre, les outils dont vont désormais disposer les collectivi­tés leur laisseront toute latitude pour adopter une doctrine restrictiv­e.

Mais c’est sur un autre aspect que les discussion­s ont été les plus difficiles!: l’open data. La querelle opposait les tenants d’un régime de partage des

« Il y a un équilibre qui va autant permettre d’encadrer le développem­ent des mobilités que d’en faire la promotion »

PASCAL MELET,

DIRECTEUR GÉNÉRAL DU SALON AUTONOMY

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