Les acteurs de la métropole font alliance pour améliorer la logistique urbaine
EXPÉRIMENTATIONS
Villes et entreprises franciliennes, qui travaillent ensemble sur la logistique métropolitaine depuis 2017, vont tester à la rentrée de septembre et en 2020 des solutions pour réduire les nuisances liées à cette activité.
Dans la continuité d’une démarche de concertation commencée en 2017, la Métropole du Grand Paris (MGP) annonçait en septembre dernier vouloir s’emparer du chantier de la logistique en suivant quatre axes!: l’optimisation des flux et des livraisons, la transition écologique et énergétique des véhicules, la prise en compte du sujet dans les politiques d’aménagement et la sensibilisation du consommateur final. Aujourd’hui, le « pacte pour une logistique métropolitaine » compte 74 partenaires publics et privés. Des chantiers prédéfinis ont en outre déjà fait l’objet d’avancées depuis huit mois.
GUIDE DU TRANSPORT FLUVIAL
Ainsi, l’harmonisation des règlements de voirie et de livraison va être expérimentée dès le 1er septembre aux Lilas et à Romainville, et probablement à Drancy, au Pré-Saint-Gervais et à Bobigny, pour une durée de six mois. Les camions d’une longueur supérieure à 12 mètres devraient être interdits sur des plages horaires précises, et leur stationnement limité à trente minutes. En attendant, des panneaux de signalisation seront installés en juillet-août dans les communes concernées pour informer l’ensemble des parties prenantes. Des maires ont toutefois refusé de jouer le jeu du fait des élections municipales de mars 2020, précise le maire (DVD) du Raincy, Jean-Michel Genestier, animateur du groupe de travail. Les réunions sur le développement du transport fluvial, copilotées par le GIE Haropa-Ports de Paris et Voies navigables de France, ont, quant à elles, débouché sur des propositions concrètes!: un simulateur d’itinéraires logistiques pour comparer les avantages et les coûts écologiques, économiques et énergétiques des modes de transport, dont une version bêta pourrait être confiée à un prestataire externe!; un guide technique du transport fluvial pour en présenter les atouts et les limites!; un démonstrateur des solutions fluviales.
Le groupe de travail sur le déploiement des bornes de recharge électrique et des stations GNV, bioGNV et hydrogène, encadré par le Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France (SIGEIF), relève pour sa part une prise de conscience du législateur et des professionnels malgré « une faiblesse de l’offre actuelle » et « un rythme de renouvellement des flottes qui n’est pas à l’échelle du volontarisme politique ». Autre raison d’espérer!: d’après une étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) sur les 402 stations-service situées sur le périmètre de la MGP, 222 sont susceptibles d’accueillir d’autres énergies. De son côté, la réunion sur l’intégration des fonctions logistiques dans les documents d’urbanisme et les projets d’aménagement débouche sur une absence de solution optimale. Mais, selon son porte-parole du groupe La Poste, « il y a un chemin pour avancer et pour faire ».
Par la voix de son directeur régional adjoint François Elia, la Banque des territoires en Île-de-France, actionnaire de cette entreprise et partenaire historique de la Métropole, se dit prête à accompagner sur les plans de l’ingénierie, du financement et de l’investissement les collectivités, ainsi que les services à usage numérique.
Il n’en reste pas moins que de nombreux projets sont à concrétiser!: l’intégration du transport de marchandises dans les projets de gare et de ligne de transports en commun!; l’optimisation de l’utilisation des espaces publics (voies de bus, aires de livraison...)!; l’adaptation des normes relatives au stationnement et au rechargement des voitures électriques en sous-sol, ou encore l’inscription de la logistique dans les plans locaux et intercommunaux d’urbanisme.
C. A.
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