Fêtes et festivals, des outils marketing et économiques
CULTURE Pour sa 23e édition, le nombre de festivaliers attendus au festival de musique Garorock est encore plus ambitieux. La ville de Marmande compte 17!342 habitants en 2019 et attendrait « 165%000 à 180%000 festivaliers, ça peut changer selon la météo » , affirme le directeur du festival, Ludovic Larbodie. Événement musical attirant surtout un jeune public, il rehausse ainsi l’image de cette ville rurale : « En termes d’identité, Garorock c’est le top cadeau que la jeunesse pouvait nous faire » , confirme le maire de Marmande, Daniel Benquet. Garorock a surtout des retombées économiques non négligeables pour la commune : « Chaque festivalier dépense en moyenne 30 à 60 € que l’on peut multiplier par les 180%000 visiteurs potentiels de cette année. Il s’agit d’un vrai levier de développement économique sur un secteur d’activité qui est en train de se développer », confie le maire de la commune. Ici, le festival musical détient une place centrale dans la vie économique et touristique de Marmande, qui a choisi de développer une partie de ses activités autour de lui.
Dans le cas des Francofolies, La Rochelle a accueilli en 2018 plus du double de sa population habituelle, 75!691 habitants, soit un total de 155!000 festivaliers. Ce pic touristique profite notamment au secteur de la restauration, aux bars et aux hébergements. Bien que le festival génère des bénéfices pour l’image et l’économie de la Rochelle, les autres activités touristiques du territoire lui permettent de ne pas dépendre uniquement de cet événement. Grâce à son emplacement géographique en bord d’océan, sa fréquentation touristique se suffit en fait à elle-même : « Même si Les Francofolies est un festival qui sait attirer son public, les hôtels sont déjà complets durant la période de juin à septembre » , résume l’office du tourisme de la ville. À Bayonne, la fréquentation explose lors des fêtes du même nom, passant de 53!528 habitants à près d’un million de personnes. C’est l’un des évènements assurant le plus d’affluence en France et il s’avère très profitable économiquement, en particulier pour les secteurs de l’hébergement, de la restauration et même du prêtà-porter. « Je suis convaincu que plus de 70%% des bars et des restaurants ont besoin des fêtes de Bayonne dans leurs bilans. Néanmoins, tout est relatif. Les commerces plus traditionnels souffrent, certains se retrouvent même obligés de fermer temporairement » compte tenu de l’afflux difficilement maîtrisable et des difficultés occasionnées, affirme Yves Ugalde, adjoint à la culture de la ville de Bayonne.
De manière générale, ces événements culturels restent des aubaines pour les territoires concernés, sur le plan économique et en termes d’attractivité. Dans le cas des communes qui ne disposent pas d’atouts touristiques majeurs, la tenue d’événements culturels de grande ampleur permet de valoriser leur image, notamment auprès du jeune public.
OPHÉLIE ARRAUD
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