La Tribune Hebdomadaire

Certifié carbone neutre, l’aéroport Nice Côte d’Azur structure sa politique durable : réduction des émissions de CO2, électricit­é verte…

- LAURENCE BOTTERO

NICE

Certifiée carbone neutre, la plateforme azuréenne s’est engagée très tôt dans un politique durable à plusieurs entrées : réduction des émissions de gaz à effet de serre, électricit­é verte, certificat­ion…

Le 26 juin 2019 restera à tout jamais dans les annales de l’aéroport Nice Côte d’Azur. Ce jour-là, l’A321neo d’AirTransat fait son baptême sur le tarmac azuréen quand, en même temps, à Chypre, Dominique Thillaud, le président du directoire, prend l’engagement – aux côtés de 38 autres gestionnai­res d’aéroports européens – d’atteindre à horizon 2050 le seuil de zéro émission de CO2 pour les activités de gestionnai­re. Un téléscopag­e significat­if de la politique environnem­entale de la plateforme azuréenne.

Une politique engagée… en 1991, lorsque naît un service environnem­ent. Il est alors question de traiter la problémati­que du bruit et des nuisances sonores subies par les riverains. L’une des premières conséquenc­es sera l’entrée en vigueur d’une nouvelle procédure d’approche par les avions. Et lorsque l’Ademe décide de ne plus indemniser l’insonorisa­tion des habitation­s riveraines, c’est l’aéroport qui met la main à la poche.

100 % RENOUVELAB­LE

Un peu contraint et forcé à prendre en compte son impact environnem­ental, l’aéroport niçois va tirer parti de la situation pour affirmer sa différenci­ation. Il devient ainsi le premier, dès 2016, à pouvoir revendique­r une certificat­ion neutre carbone, abandonne la certificat­ion Iso 14!001 et continue de s’adapter aux contrainte­s, comme lorsqu’en 2013 il faut équiper le parking de l’aviation d’affaires de systèmes électrique­s, afin d’éviter le démarrage intempesti­f des moteurs, pratiqué en vue de la préparatio­n au décollage mais au détriment des riverains. Une première – encore une – au niveau européen en aviation d’affaires. « Tout repose sur un travail d’équipe afin de trouver la solution efficace à un coût raisonnabl­e », insiste Isabelle Vandrot, chef du départemen­t développem­ent durable et environnem­ent du groupe Aéroports de la Côte d’Azur ( q u i c o mprend é g a l e ment Saint-TropezetCa­nnes-Mandelieu). En 2015, le partenaria­t avec EDF permet à l’aéroport d’utiliser une électricit­é 100 % renouvelab­le. Et de réduire en même temps de plus de 50 % les émissions de gaz à effet de serre. « Nous sommes là pour impulser les procédures environnem­entales », souligne Isabelle Vandrot, qui prône le dialogue comme vertu cardinale. L’équilibre, aussi. « Nos instances de concertati­on sont composées d’un tiers d’associatio­ns, un tiers de collectivi­tés territoria­les et un tiers de profession­nels de l’aéronautiq­ue. » En 2018, c’est l’ensemble du groupe Aéroports de la Côte d’Azur qui devient carbone neutre. Un signal fort envoyé au secteur aérien.

Tout cela au moment même ou le shame to fly (« honte de prendre l’avion »] est à son paroxysme ( La Tribune du 24 mai et du 14 juin). Dans les pays du Nord, on réfléchit biofuel, par exemple. « Une vraie conscience émerge. Il faut avoir une évolution la plus vertueuse possible. Cependant, il va également falloir structurer les coûts », prévient Isabelle Vandrot. Ne pas oublier qu’un aéroport est un outil de développem­ent territoria­l. Et d’attractivi­té.

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[DR] La politique environnem­entale de la plateforme a été lancée dès 1991 pour traiter la question des nuisances sonores.

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