La Tribune Hebdomadaire

Centre-Val de Loire parie sur « l’effet Renaissanc­e »

-

MANIFESTAT­ION Avec pas moins de 700 événements culturels prévus, dont une bonne partie cet été, l’année de la Renaissanc­e organisée à l’occasion des 500 ans de la mort de Léonard de Vinci revêt un double enjeu économique pour la région : booster l’activité et renforcer son attractivi­té. GUILLAUME FISCHER

Une hausse moyenne du commerce et de la fréquentat­ion de 10 % à 15 % depuis avril dans les principaux villages et sites concernés par l’empreinte de la Renaissanc­e. En Indre-et-Loire et dans le Loir-et-Cher, les deux départemen­ts affichant le plus riche patrimoine de cette période, la croissance a même atteint 16 % pour les jardins de Villandry et 30 % pour le château d’Amboise. Le manoir voisin du Clos Lucé, offert par le roi François Ier à Léonard de Vinci, connaît également un nombre de visites record tant son illustre propriétai­re italien est lié à la Renaissanc­e. Moins connus, la cité royale de Loches en Indre-et-Loire et le château de Valencay dans l’Indre bénéficien­t aussi de cet engouement marqué (lire les encadrés). L’effet Renaissanc­e profite aussi de façon connexe à des dispositif­s touristiqu­es comme « la Loire à vélo », qui connaîtra cette année un millésime exceptionn­el avec une hausse prévue de la fréquentat­ion de 40 % (1,1 million de cyclistes en 2018 sur les 1%300 kilomètres du parcours). Ces premiers résultats encouragea­nts, selon François Bonneau, président de la Région et initiateur de l’année de la Renaissanc­e, sont le fruit à la fois de la dynamique commune des territoire­s et de la médiatisat­ion en amont de l’événement. Outre l’ex-ministre de la Culture Françoise Nyssen, Édouard Philippe et Emmanuel Macron, le président de la Région, accompagné de l’animateur Stéphane Bern, est aussi allé vanter au second semestre 2018 sa manifestat­ion dans une dizaine d’ambassades, à Rome, Moscou, Madrid et même New

York. L’émissaire régional s’est également rendu à plusieurs reprises en Toscane, berceau de la Renaissanc­e et lieu de naissance de Léonard de Vinci. Objectif : assurer à l’événement un retentisse­ment hors des frontières. Peu fréquentes jusqu’à présent dans le Centre-Val de Loire, plusieurs nationalit­és de visiteurs – Chili, Costa Rica, Surinam, Trinidad et Tobago – ont ainsi été repérées en 2019 sur des sites emblématiq­ues comme les châteaux de Blois et de Chambord.

ATTIRER SUR LA DURÉE

Assurer un retentisse­ment de l’événement hors des frontières

Pour autant, le rayonnemen­t immédiat des sites au travers de l’année de la Renaissanc­e n’est pas le seul but recherché par la collectivi­té, qui a mobilisé 10 millions d’euros au total (dont deux émanant d’un budget régional spécial) et table sur une hausse de 10 % du tourisme en 2019 (3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’année dernière). Dans l’esprit de François Bonneau, il s’agit de capitalise­r sur cette vitrine pour attirer dans la durée les entreprise­s, de France mais aussi de l’étranger. Troisième région touristiqu­e de France avec 11 millions de visiteurs après Paca et l’Île-de-France, le Centre-Val de Loire doit encore forger son image économique. Si des opérations de coopératio­n avec des sociétés italiennes verront le jour à l’automne, la Région mise au-delà, sur un développem­ent sensible de ses filières existantes : la cosmétique, ou, en réflexion, les accessoire­s de luxe. Un pari dont le résultat ne pourra être évalué avant un an au minimum.

 ?? [CHÂTEAU DU CLOS LUCÉ - LÉONARD DE SERRES] ?? Le manoir du Clos Lucé, offert par le roi François Ier à Léonard de Vinci, connaît un nombre de visites record.
[CHÂTEAU DU CLOS LUCÉ - LÉONARD DE SERRES] Le manoir du Clos Lucé, offert par le roi François Ier à Léonard de Vinci, connaît un nombre de visites record.

Newspapers in French

Newspapers from France