La Tribune Hebdomadaire

Un Été au Havre, l’arme de séduction massive de la cité portuaire

- N. J Un Été au Havre, jusqu’au 22 septembre

LE HAVRE L’événement culturel i maginé en son temps par Édouard Philippe pour réenchante­r sa ville reprend du service pour la troisième année. Toujours aux manettes, Jean Blaise, qui a su chatouille­r l’ordonnance­ment rectiligne de la ville.

Ce devait être un one shot, avait déclaré Édouard Philippe en 2017, à la veille du lancement d’un Été au Havre, qui marquait le 500e anniversai­re de la création de la cité portuaire par François Ier. Le futur Premier ministre n’imaginait pas, à l’époque, un tel retentisse­ment ni de telles retombées : 80 millions d’euros injectés dans l’économie locale pour la première édition, soit quatre fois le budget de l’événement!! Un ratio rarement atteint dans la culture. Sans oublier une impulsion salutaire pour Le Havre, gratifié, cette année-là, du qualificat­if de destinatio­n « tendance » dans une pluie d’articles louangeurs.

Dans ces conditions, on comprend que l’exécutif municipal ait eu envie de puiser dans son bas de laine pour renouveler l’opération, quoique dans une version moins fastueuse. Pari gagné. Depuis trois ans, la fréquentat­ion estivale tutoie le million et demi de visiteurs. Les hôtels, plus habitués au tourisme d’affaires qu’aux vacanciers, connaissen­t leur meilleur taux d’occupation en juillet et en août. Quant aux croisiéris­tes, ils n’ont jamais été aussi nombreux ni aussi dépensiers, selon l’office du tourisme.

OEUVRES SPECTACULA­IRES

Les entreprise­s locales ne s’y trompent pas, elles qui continuent de financer fidèlement un quart des trois millions d’euros que coûte la fête dans sa mouture plus légère. Pas une qui ne tresse des lauriers à son directeur artistique, Jean Blaise. Et à raison. En chatouilla­nt l’ordonnance­ment impeccable de l’architectu­re d’Auguste Perret avec de grandes oeuvres aussi spectacula­ires qu’iconoclast­es, l’ex-protégé de Jean-Marc Ayrault a fait remonter la cote d’amour de l’ancienne « Stalingrad sur Seine » plus sûrement que le label de l’Unesco. Pas complèteme­nt malvenu dans une ville prompte à s’autodénigr­er.

 ?? [DR] ?? La Catène de conteneurs, créée en 2017, est devenue un repère dans la ville.
[DR] La Catène de conteneurs, créée en 2017, est devenue un repère dans la ville.

Newspapers in French

Newspapers from France