La Tribune Hebdomadaire

« Nous voulons privilégie­r les circuits courts, la qualité gustative de notre alimentati­on et lutter contre le gaspillage des fruits et légumes »

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Pourquoi avoir choisi de consacrer une année à un événement consacré à la gastronomi­e!?

Il y a sur ce territoire une véritable dynamique portée par tous les acteurs de la filière gastronomi­e. Cet élan, nous devons l’accompagne­r et le pérenniser parce qu’il constitue un vecteur de rayonnemen­t pour la Provence. Nos producteur­s, nos vignerons et nos chefs emblématiq­ues sont nos meilleurs ambassadeu­rs. Cette richesse culinaire mérite d’être valorisée. Après Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture, Marseille Provence capitale européenne du sport 2017, nous avons voulu valoriser une nouvelle thématique qui correspond à l’ADN de notre territoire. La gastronomi­e est un symbole identitair­e fort de la Provence, qui est au coeur de notre patrimoine immatériel": comme nous protégeons et valorisons nos bâtiments historique­s, nous devons entretenir la gastronomi­e qui est une culture vivante. C’est aussi un lien intergénér­ationnel qui m’est cher, les recettes de nos grands-parents se transmetta­nt de génération en génération.

La gastronomi­e est forcément liée à l’agricultur­e, à la valorisati­on des produits du terroir, aux circuits courts… On ressent un intérêt vif pour une alimentati­on davantage en phase avec les valeurs d’authentici­té. Un tel événement joue-t-il le rôle de levier économique!?

La filière agricole est un pilier de notre économie locale qui représente 11"000 emplois permanents et 15 000 emplois saisonnier­s. Et elle doit encore se renforcer. J’ai à coeur d’oeuvrer au développem­ent d’une agricultur­e locale de qualité et accessible à tous. En partenaria­t avec le PETR [Pôle d’équilibre territoria­l et rural, ndlr] du Pays d’Arles, la Métropole vient d’ailleurs de lancer un Projet alimentair­e territoria­l (PAT) visant notamment à rapprocher producteur­s, transf o r mat e u r s , distribute­urs, c ol l e c t i v i t é s territoria­les, a s s o c i at i o ns et consommate­urs. Elaboré avec l’ensemble des acteurs publics et privés, le PAT s’appuie sur la participat­ion de tous. Plus d’une centaine de propositio­ns alimentent déjà le plan d’action que sera déployé l’an prochain. Nous voyons aujourd’hui les limites d’une agricultur­e mondialisé­e et nous voulons privilégie­r les circuits courts, la qualité gustative de notre alimentati­on et lutter contre le gaspillage des fruits et légumes.

Comment accompagne­r les filières à se structurer, à trouver leur équilibre économique, notamment!?

Cela passe par de nombreuses actions concrètes. Nous multiplion­s notamment les marchés de producteur­s, par un soutien logistique fort, afin de recréer du lien entre le monde de la ferme et les consommate­urs. La Halle Terre de Provence a rassemblé en 2018 63 producteur­s et 124 000 visiteurs à Plan de Campagne et Pertuis, notamment. Mais nous agissons en réalité sur l’ensemble de l a f i l ière. Par exemple en modernisan­t le MIN des Arnavaux à Marseille, qui commercial­ise chaque année 500 000 tonnes de produits alimentair­es": ce plan d’investisse­ment de 80 millions d’euros bénéficier­a d’une aide de 25 millions du Départemen­t et de 10 millions de la Métropole. Nous aidons aussi de jeunes agriculteu­rs à s’installer sur des terres que nous sanctuaris­ons dans nos documents d’urbanisme pour les réserver à la production alimentair­e. C’est essentiel.

Le melon de Cavaillon ou le rosé sont nés d’innovation­s. Aujourd’hui on parle beaucoup de De quelle façon encourager et valoriser l’innovation!?

foodtech.

C’est un sujet essentiel. J’ai lancé le mois dernier le « Smart food challenge » qui met en compétitio­n des startups qui réfléchiss­ent à des solutions innovantes pour faciliter l’accès aux produits locaux ou pour accompagne­r l’agricultur­e vers des pratiques nouvelles. L’idée est de répondre aux besoins pour valoriser les filières en circuit court et pour transmettr­e les bonnes pratiques d’alimentati­on au bénéfice de la santé publique. Nous soutenons aussi au quotidien toutes les initiative­s qui permettent à la technologi­e d’apporter un plus à l’action de l’homme. C’est le cas quand nous accompagno­ns les startups du territoire au CES de Las Vegas ou au Salon Vivatech, où nous leur permettons de rencontrer des prospects ou des financeurs pour développer leur activité. En matière d’agricultur­e, nous encourageo­ns également les expériment­ations et nous avons remis plusieurs prix de l’Innovation lors du Salon des agricultur­es de Provence, organisé sur le domaine du Merle à Salon il y a

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