La Tribune Hebdomadaire

Les consommate­urs du nord de l’Europe sont un débouché majeur pour la production locale

-

Vergers, oliveraies, rizières, ruches, fermes et autres vignobles… La Provence a de quoi donner l’eau à la bouche. Gustativem­ent, mais aussi économique­ment. Avec 5!000 exploitati­ons occupant un tiers de sa superficie, elle est le premier producteur français de tomates, salades, courgettes, pêches ou encore de riz. « Nous avons la chance d’avoir tout ce qui peut se faire en agricultur­e, sauf le lait et la viande bovine », souligne Christian Burle, vice-président de la Métropole délégué à l’Agricultur­e. Des produits qui plus est de qualité puisque 35 disposent d’un signe de qualité (AOC, Label rouge) et que la Provence est le premier territoire bio du pays.

Une diversité et une qualité qui pourraient assurer un menu aussi sain que complet à ses habitants… sauf que les choses sont plus compliquée­s qu’il n’y paraît. Ainsi, 90 % de la production est exportée, tandis que les Provençaux consomment 80 % des produits importés.

En cause notamment, une concurrenc­e rude à laquelle doivent faire face les agriculteu­rs au niveau européen. Et le prix est au coeur de la compétitio­n. Avec leur pouvoir d’achat supérieur, les consommate­urs du nord de l’Europe sont un débouché majeur pour la production locale. Tandis que les Provençaux n’ont pas toujours les moyens de se procurer les produits plutôt haut de gamme qui poussent à côté de chez eux. « En agricultur­e convention­nelle, nous

produisons pour l’Europe du Nord et nous consommons espagnol. En bio, nous exportons en Angleterre et importons d’Italie », détaille Jean-Marc Bertrand, chef du pôle territoire à la chambre d’agricultur­e des Bouches-du-Rhône. L’accessibil­ité est donc un enjeu central. « Il nous faut des production­s et des prix compatible­s avec une massificat­ion pour les circuits courts », suggère-t-il. Mais la consommati­on en direct ne fait pas tout. Pour consommer local, « il faut aussi compter sur le secteur de la transforma­tion pour que l’agricultur­e restaure ses marges » . La restaurati­on hors domicile est aussi un débouché à regarder de près selon lui. Un débouché encore peu mis à profit avec moins de 20 % de produits locaux servis.

 ??  ?? EN CHIFFRES
EN CHIFFRES

Newspapers in French

Newspapers from France