La Tribune Hebdomadaire

MARSEILLE Le nouveau modèle bancaire de Noël Chassard, président du directoire de la Caisse d’épargne-Cepac.

- LAURENCE BOTTERO

MARSEILLE Venu de Normandie où il a (déjà) procédé à l’union de deux Caisses, le président du directoire de la Caisse d’Épargne-Cepac retrouve en Méditerran­ée le challenge de l’équilibre entre grande taille et nécessaire proximité de terrain. Histoire de démontrer qu’un nouveau modèle bancaire est possible.

EnNormandi­e,c’estlui qui a mené la fusion entre les deux Caisses qui se partageaie­nt le territoire. Dans les Bouches-du-Rhône, c’est à nouveau lui qui va peaufiner le changement de taille de la Cepac qui, depuis 2016, intègre les établissem­ents bancaires des départemen­ts d’Outre-mer.Undénomina­teur commun entre deux territoire­s aussi éloignés géographiq­uement l’un de l’autre qu’ils peuvent l’être par la nature même de leur tissu économique, mais qui permettent à cet ancien professeur de mathématiq­ues de faire la preuve qu’une addition d’un côté ne signifie pas forcément soustracti­on de l’autre. C’est parce qu’il ne se voyait pas enseigner « toute sa vie », que Joël Chassard intègre il y a 33 ans celle que l’on connaît alors beaucoup sous son surnom d’« Écureuil ». Originaire d’Auvergne-Rhône-Alpes, c’est en Champagne-Ardenne que débute son parcours, en 1986. Il y aura ensuite le Pays de Hainaut, les Alpes et, donc, la Normandie. En mars 2018, son arrivée à Marseille est significat­ive. La Caisse d’Épargne-Cepac vient tout juste de finaliser l’acquisitio­n de la Banque de la Réunion, de la Banque des Antilles françaises et de la Banque de Saint-Pierre-etMiquelon, le tout pour 1 milliard d’euros, ce qui en fait le numéro 2 national des Caisses d’Épargne. Une prise de poids qui forcément modifie à la fois la perception et la vision de l’établissem­ent bancaire. Mais pour Joël Chassard, pas question de changer sa conviction profonde#: ce qui compte, c’est la proximité.

TRANSITION ÉNERGÉTIQU­E

Certes, « une fusion, c’est toujours une remise en question » et le terrain de jeu de l’établissem­ent s’est considérab­lement élargi. Mais, justement, « lorsque l’on est sur un territoire aussi diversifié, il faut être très proche, du collaborat­eur comme du client. C’est la force de la banque de disposer d’une gouvernanc­e qui favorise cela » . Le désir de proximité s’exprime aussi auprès des entreprise­s, un segmentque­laCaissed’Épargne au niveau national a adressé il y a déjà quelques années, « gommant » l’image de l’Écureuil, un virage qui a porté ses fruits. Pour autant, les marges de progressio­n existent encore bel et bien. « Nous devons renforcer notre présence auprès des PME. Nous devons progresser sur ce sujet, tout en conservant notre longueur d’avance et notre accompagne­ment sur le financemen­t des grands comptes comme à l’internatio­nal. Nous devons nous renforcer davantage sur notre marché traditionn­el, la banque de détail et le marché du particulie­r. » Des objectifs à mener alors que le secteur bancaire est tout autant secoué par l’innovation. Les startups#? « Nous collaboron­s avec les fonds d’investisse­ment mais nous ne sommes pas encore structurés pour accompagne­r leur phase de création. » Les fintech#? « On regarde, car elles s’adressent à des bouts de process » . L’IA#? Il faut en garder la substantif­ique moelle. Et Joël Chassard d’estimer que « l’humain additionné au digital, c’est mieux que l’un ou l’autre seul » . L’autre vrai sujet, c’est la transition énergétiqu­e dont la Caisse d’Epargne-Cepac revendique être le quatrième financeur et qui est une préoccupat­ion partagée autant par les particulie­rs que les entreprise­s. « Il s’agit d’un mouvement de fond, nous disposons d’une réelle expertise sur le sujet. » Quant au territoire économique provençal, Joël Chassard exhorte les acteurs qui le constituen­t à aller plus loin. « L’image extérieure doit changer. Il faut que le monde économique se renforce. » Et additionne… ses compétence­s.

« L’humain additionné au digital, c’est mieux que l’un ou l’autre seul »

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de Caisses de l’« Écureuil ».
[PASCAL MANGAT] Le président du directoire de la Caisse d’Épargne-Cepac est un spécialist­e des fusions de Caisses de l’« Écureuil ».

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