La force de ce spectacle, c’est qu’il n’est pas « downloadable »"!
Au lendemain de l’inauguration de Puy du Fou España, quel bilan tirez-vous de votre expérience espagnole ?
C’était le moment de vérité. Il a fallu évacuer les questions de stress liées à une première, à la météo et à un spectacle où nous n’étions pas chez nous. Économiquement, c’est un gros investissement pour Tolède et sa région. On ouvre un site, une base vie et un spectacle, après trois ans de travail et des milliers de composantes, c’est évidemment une grosse pression. Philosophiquement, on veut être « tolèdan », enraciner le parc dans la géographie, l’histoire et le coeur des gens. Commercialement, c’est à la fois une grande satisfaction et une surprise. Nous visions 30!% de réservation pour l’inauguration, nous en avons eu 70!%. Au lendemain de la première, il restait 15!000 places à vendre. Elles sont parties en moins de deux jours. C’est pourquoi nous avons décidé d’ajouter trois dates supplémentaires et d’accélérer notre développement international.
Vous envisagez d’avoir quatre parcs d’ici à 2030, quelle est l’ambition du Puy du Fou aujourd’hui"?
L’ambition, c’est vraiment de devenir une marque mondiale. Je veux que dans vingt ans, les petits Indiens, les petits Américains, les Chinois ou les Japonais… parlent du Puy du Fou comme d’une référence qui les attire davantage que les autres parcs. Nous ne sommes ni en guerre contre, ni pour challenger qui que ce soit. Notre objectif, c’est vraiment de célébrer l’âme des peuples là où cela n’a pas été fait sous cette forme.
Vous avez créé le Puy du Fou Asia, il y a quelques mois. La Chine semble être votre prochaine implantation. Craignez-vous la copie"?
C’estunrisque,maislesoufflelyrique, le rythme, la poésie des spectacles, sont difficiles à copier. Un jour, un Chinois m’a dit, la force de votre spectacle, c’est que ce n’est pas « downloadable ». Depuis des années, des hordes de photographes chinois viennent faire des photos en Vendée pour le copier en Chine et ça n’a toujours pas eu lieu. Il y a cinq ans, des chinois nous ont dit avoir pris 200!000 photos du site. C’est vrai que c’est un risque. Derrière chaque spectacle, il y a une horlogerie et une mécanique extrêmement fines, difficiles à reproduire.
nFRÉDÉRIC THUAL