La Tribune Hebdomadaire

Finleap, l’usine allemande à fintech débarque en France

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ACCÉLÉRATI­ON

L’allemand Finleap industrial­ise la création de startups dans le domaine de la banque et de l’assurance. Après avoir créé 16 jeunes pousses en cinq ans, il vient d’ouvrir un bureau parisien pour accélérer le développem­ent de ses fintech sur le marché français.

Sélectionn­er des idées, trouver des fondateurs, leur apporter du capital, et des ressources humaines et techniques pour qu’ils développen­t de nouvelles startups de la finance. Voici le fonctionne­ment de Finleap. Cette fabrique à Fintech, née il y a cinq ans à Berlin, entend bien exporter son modèle atypique sur le marché tricolore. Elle vient de nommer Nicolas Montes-Edwards en tant que directeur général France. Il dirigeait précédemme­nt les activités françaises de la fintech berlinoise Raisin, spécialisé­e dans l’épargne en ligne.

« Nous voyons Finleap comme un écosystème. Notre objectif est de faire grandir des fintech très spécialisé­es et de les assembler comme des briques de Lego pour pouvoir répondre aux problémati­ques plus larges des banques, des assureurs, mais aussi d’autres grands groupes et des sociétés technologi­ques », explique Nicolas Montes-Edwards.

100 MILLIONS D’EUROS LEVÉS

Soutenu par le géant berlinois de la réassuranc­e Hannover Re, le groupe financier allemand Signal Iduna, la banque néerlandai­se NIBC, l’américain MS&AD Ventures, le japonais SBI ou encore l’assureur chinois Ping An, connu pour sa digitalisa­tion très avancée, Finleap a levé plus de 100 millions d’euros depuis sa création. « Nous sommes en mesure d’apporter beaucoup de capital à nos fintech. Cela peut aller jusqu’à 20 millions d’euros. Nous investisso­ns nousmêmes dans ces sociétés, mais nous amenons également d’autres investisse­urs comme Allianz, BBVA et Visa », souligne le nouveau directeur général pour le marché français. Quelque 16 startups sont aujourd’hui sorties de l’usine Finleap. « Notre écosystème représente désormais plus de 800 personnes », se targue Nicolas Montes-Edwards. Parmi les sociétés phares du programme : SolarisBan­k, une plateforme bancaire en marque blanche détenant une licence allemande d’établissem­ent de crédit et soutenue par BBVA et Visa. Elinvar, une plateforme digitale pour les gestionnai­res d’actifs et les banques privées, portée par Goldman Sachs. Ou encore Element dans l’assurance. « Chaque année, nous choisisson­s deux à trois thématique­s qui doivent donner lieu à deux ou trois entreprise­s. Cette année, les sujets retenus sont l’immobilier, la mobilité et les comparateu­rs de prix. Notre mode de fonctionne­ment n’est pas figé. Outre la création, nous pouvons également procéder par fusion et acquisitio­n », précise le directeur général France.

UNE TRIPLE MISSION

Finleap a récemment mis la main sur la néobanque pour PME Penta, déjà présente sur les marchés allemand et italien. Pour grossir, elle s’appuie aujourd’hui sur l’infrastruc­ture bancaire de SolarisBan­k. « Cela nous permet de nous concentrer sur ce que l’on peut apporter de plus aux entreprise­s clientes et de mieux répondre à leurs problémati­ques », explique Nicolas Montes-Edwards.

Sa mission pour le marché français sera triple : aider les sociétés du portefeuil­le de Finleap à se développer en France, nouer des partenaria­ts avec des grands acteurs locaux pour développer de nouveaux modèles économique­s et identifier des problémati­ques qui pourraient donner lieu à des créations d’entreprise­s ou à des acquisitio­ns. Perseus, par exemple, une assurtech spécialisé­e dans la cybersécur­ité des PME et dont la commercial­isation s’effectue via les assureurs s’apprête donc à se lancer dans l’Hexagone. Plusieurs recrutemen­ts devraient avoir lieu dans les mois à venir pour gonfler les équipes françaises. « La taille de nos équipes dépendra des opportunit­és de marché », indique le Nicolas MontesEdwa­rds, nommé directeur général de Finleap France, va devoir s’attaquer au marché tricolore. responsabl­e. En Italie, où Finleap s’est lancée il y a dix-huit mois, la fabrique à fintech compte déjà une trentaine de personnes. Finleap a également ouvert un bureau à Madrid, s’apprête à s’implanter en Pologne et brigue le marché asiatique.

J. R.

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[FINLEAP] CHARGÉ DE MISSION

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