« Le bonheur durable, c’est la non-vie. On accède au bonheur via la souffrance si celle-ci a un sens. Preuve que le bonheur et le malheur sont indissociables, composant un couple d’opposés s’articulant, au quotidien, dans un mouvement de balancier »
longtemps, une extase se déclenche. Et l’inverse se confirme également : des personnes baignant exagérément dans l’euphorie s’exposent à une souffrance proportionnée.
Par quels processus, la conscience, les ressorts émotionnels, l’âme font-ils accueil ou obstacle au bonheur, à sa capture ou à sa diffusion!?
Les théories de l’attachement sont, sur ce point, explicites. À l’âge de 30 mois environ, donc avant la parole, deux enfants sur trois sont suffisamment sécurisés et confiants pour avoir un élan vers le monde extérieur. Celui-ci les amuse, les distrait, les intéresse, alors ils partent explorer, sans angoisse, le monde des adultes et le monde des mots, et donc accèdent au langage. Les autres enfants, fragilisés par la maladie ou un environnement insécure – mère dépressive, violences conjugales, précarité sociale –, ont peur : de ce monde extérieur, du monde des adultes, du monde des mots et, donc, se replient sur eux-mêmes, accusent un retard de langage important, ne peuvent pas se sociabiliser correctement. Ils n’ont pas 3 ans, mais déjà empruntent le tapis roulant de la dépression, de la difficulté de vivre. Tout n’est pas perdu, et