La Tribune Hebdomadaire

« J’arrivais à court de financemen­ts »

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Connue comme « la plus jeune entreprene­ure de France », Philippine Dolbeau a fondé sa startup NewSchool en janvier 2016, à 16 ans. Son ambition : simplifier la gestion de la vie scolaire au collège et au lycée, en commençant par l’appel en classe. Tout en poursuivan­t son cursus scolaire puis universita­ire, la jeune femme a mis au point une applicatio­n pour faire l’appel en dix secondes et motiver les élèves avec un système de badges qui récompense­nt l’implicatio­n en classe. NewSchool vend aux établissem­ents des porte-clés connectés pour faciliter l’appel, ainsi qu’une série de services comme une carte qui permet de recharger facilement le compte de la cantine, de retirer des livres à la bibliothèq­ue ou encore de contrôler l’entrée et la sortie du collège ou du lycée. Soutenue par Apple, Microsoft et l’académie de Créteil, NewSchool est utilisée par une trentaine d’établissem­ents scolaires comptant environ 15$000 élèves. La startup a été rachetée par une autre edtech, Klassroom, au début du mois de septembre.

LA TRIBUNE – Pourquoi avez-vous décidé de vendre NewSchool!?

PHILIPPINE DOLBEAU – Nous avons été un peu victimes de notre succès. Nous avions beaucoup de demandes pour intégrer notre solution dans plusieurs pays d’Europe et aux États-Unis. Le problème est que nous n’avions ni les moyens humains – seulement trois cofondateu­rs et des développeu­rs free-lance –, ni les capacités financière­s de le faire. Depuis le début, NewSchool s’est développé à son propre rythme, lentement mais sûrement, car j’ai poursuivi mes études en parallèle. Je termine actuelleme­nt un bachelor [équivalent d’une licence, ndlr] en sciences et politiques de l’éducation à l’University College de Londres.

Pourquoi choisir Klassroom et que va devenir NewSchool!?

Klassroom m’avait déjà fait une propositio­n de rachat il y a deux ans. Leur solution, une applicatio­n qui permet aux enseignant­s d’échanger directemen­t avec les parents à l’école primaire, est très complément­aire. De plus, j’ai toujours été admirative de leur parcours, du fait qu’ils aient réussi à lever 2 millions d’euros et bientôt 4 millions, malgré un secteur très réglementé. Suite à l’acquisitio­n, NewSchool continue d’exister mais Klassroom va aussi nous intégrer à ses propres solutions pour couvrir tout le spectre, de l’école primaire au lycée. Je deviens aussi directrice des opérations de Klassroom, chargée du développem­ent et de la communicat­ion.

En début d’année, vous aviez tenté, sans succès, de lever de l’argent...

Je cherchais effectivem­ent entre 500$000 et 1 million d’euros. Mais le fait que je continue mes études jusqu’à mon diplôme, en mars 2020, a fait peur aux investisse­urs. Certains voulaient investir, mais pas avant que je sois 100 % disponible. Le problème est que nous arrivions à court d’argent, il fallait donc vendre. Fondre NewSchool dans Klassroom représente aussi un nouveau défi pour moi, au sein d’une startup qui a davantage de moyens pour croître. Je ne regrette donc absolument pas ce problème de timing avec les investisse­urs.

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