La Tribune Hebdomadaire

LGV : un deal sur le financemen­t attendu pour fin 2019

- PIERRICK MERLET

TOULOUSE À l’occasion d’un déplacemen­t à Toulouse, Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics, a fait un point sur l’avancée des négociatio­ns avec les collectivi­tés pour financer le projet.

Inscrire comme chantier prioritair­e dans la loi LOM (Orientatio­n des mobilités) la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et obtenir sur le plan législatif la création d’une société de financemen­t dédiée pour la financer, basée sur le modèle de ce qui a été fait pour le Grand Paris Express, c’est réussi. Désormais, il faut identifier les recettes fiscales qui vont alimenter cette société de financemen­t. « Nous demandions depuis deux ans cette société dédiée. La suite logique est qu’elle ne soit pas une coquille vide. Il faut bien qu’elle ait des recettes, fléchées sur un investisse­ment très structuran­t. Le 5 septembre 2017, nous, les collectivi­tés locales, avons proposé trois pistes de recettes fiscales à Élisabeth Borne [ministre des Transports de l’époque, ndlr]. Ces pistes ont commencé à être étudiées mais cela ne sera finalisé qu’au niveau du ministère de l’Action et des Comptes publics », rappelle le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc. Alors, pour sa venue dans la Ville rose le 2 octobre, l’occupant de ce ministère, Gérald Darmanin, a été interpellé sur le devenir de la LGV Bordeaux-Toulouse. Par conséquent, le membre du gouverneme­nt a dévoilé un calendrier pour mettre sur pied cette fiscalité qui financera le projet. « L’État est favorable à cette initiative et [au fait d’] accompagne­r financière­ment ce projet, mais dans des conditions qui restent encore à négocier. Nous espérons que ces conditions soient définies avant la fin de l’année 2019 ou début 2020 », a déclaré le ministre.

Sans surprise, les collectivi­tés locales (villes de Toulouse et Bordeaux, ainsi que les Régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine) ont proposé une taxe sur les bureaux comme celle qui finance le Grand Paris Express. Une des autres hypothèses serait également la création d’une écotaxe. Néanmoins, le mouvement des « gilets jaunes » est toujours actif et l’une de ses motivation­s premières reste la fiscalité française. Ce qui incite le locataire de Bercy à la prudence dans sa prise de parole.

FAIRE ACCEPTER UNE FISCALITÉ SUPPLÉMENT­AIRE

« Nous regardons les choses avec intérêt puisque cela va faire naître une fiscalité supplément­aire, donc nous devons nous mettre bien d’accord avec tous les acteurs pour que cette fiscalité soit acceptée. De plus, ce n’est pas l’État qui le propose mais bien les collectivi­tés locales. Il faut donc que nous travaillio­ns avec elles et que cette fiscalité nouvelle soit validée par le Conseil d’État aussi », a fait savoir Gérald Darmanin.

Pour tenter d’avancer, Jean-Luc Moudenc a invité ce dernier pour une séance de travail au Capitole, le 3 octobre en tout début de matinée, avant son retour à Paris. Entrevue au cours de laquelle l’édile toulousain a remis le document de travail des quatre collectivi­tés présentant ces trois fameuses suggestion­s fiscales.

Newspapers in French

Newspapers from France