La Tribune Hebdomadaire

Le conseil régional soutient 44 projets d’agrobiolog­ie qui testent les modes de production de demain.

- PASCALE PAOLI-LEBAILLY

BRETAGNE Première région agricole française, troisième d’Europe, la Bretagne concentre tous les modèles de production, animale et végétale. Depuis 2014, le conseil régional soutient les projets d’agriculteu­rs qui expériment­ent les modes de production de demain.

Depuis 2014 et le premier appel à projets pour une agricultur­e écologique­ment performant­e (AEP), 44 projets innovants ont été retenus et subvention­nés pour un montant total de 3,4 millions d’euros. De la « démédicati­on » dans les élevages à la production des légumineus­es biologique­s, ces projets collectifs menés par des groupes d’agriculteu­rs expériment­ent des systèmes de production­compétitif­setdurable­s. Un cinquième appel à projets sera clos en décembre. Alors que les accords de la Breizh Cop (équivalent breton de la Cop 21) signés en juin 2019 confirment la « démarche d’innovation et de progrès vers une agricultur­e écologique­ment, économique­ment et socialemen­t performant­e » mise en oeuvre depuis 2012, la Région se projette en « leader européen du bien manger » . « C’est la course à l’agroécolog­ie et à l’autonomie alimentair­e que nous devons assumer [moins d’importatio­ns de soja pour le bétail, ndlr]. Avec le bio en tête de pont, mais avec l’évolution de l’ensemble des systèmes actuels », affirmait Loïg Chesnais-Girard,leprésiden­tde la Région lors du salon Space de Rennes. Outre 200 conversion­s en agricultur­e biologique par an, un tiers des exploitati­ons en bovin lait et viande sont aujourd’hui engagées dans des mesures de transition.

LES STARTUPS ENTRENT DANS LES ÉTABLES

Depuis 2015, 195 millions d’euros ont été engagés dans des mesures agroenviro­nnementale­s et climatique­s au bénéfice de 5#000 exploitati­ons. Cela comprend 22 millions d’euros financés par la Bretagne et 107,5 millions d’euros via les fonds Feader. La Région, dont le budget dédié est de 28 millions d’euros, gère en effet le deuxième pilier de la PAC et ces fondsrepré­sentent368 millions d’euros sur sept ans soit 50 millions d’euros par an. « L’agroécolog­ie n’est pas l’ennemi de la compétitiv­ité », défend pour sa part Olivier Allain, vice-président régional à l’agricultur­e et à l’agroalimen­taire. La Région a ainsi marqué son soutien à la filière volaille et sa volonté d’agir sur le projet industriel en entrant, à hauteur de 20,9 millions d’euros, au capital du consortium choisi pour la reprise du volailler Doux. À charge pour celui-ci de transforme­r le modèle, de rechercher de nouveaux marchés et de réduire l’export.

Au niveau industriel, la Région s’appuie sur son bras armé, Bretagne Développem­ent Innovation (BDI), et sur le programme L’Usine Agro du futur. Du côté du numérique, les startups entrent dans les étables. Les projets de transforma­tion des filières agri-agro sont développés via le programme AgreTIC, avec des innovation­s comme Spoutnic, un robot autonome qui éduque les poules à aller au pondoir. Pour accélérer cette transition, Loig Chesnais-Girard a demandé que la Bretagne puisse gérer le premier pilier (450 millions d’euros) de la PAC. Or, l’annonce la semaine dernière par Édouard Philippe que l’État allait au contraire recentrali­ser la gestion du pilier 2 de la PAC, ne va vraiment pas dans ce sens. Mauvaise méthode face aux enjeux et aux attentes ?

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[ISTOCK] Depuis cinq ans, 44 projets pour une agricultur­e écologique­ment performant­e ont été subvention­nés par la Région pour un montant de 3,4 millions d’euros.

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