La Tribune Hebdomadaire

Innovation et business contre le cancer

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CONVERGENC­E

Les grands acteurs des politiques publiques de santé, en France comme au Québec, courtisent les entreprise­s innovantes et les chercheurs-entreprene­urs.

Elles s’appellent Nano-H, Sofradir et Cellenion. Leurs travaux sont bien différents les uns des autres. Et pourtant, elles ont comme point commun d’avoir suscité l’intérêt du Cancéropôl­e Lyon Auvergne-Rhône-Alpes (Clara) qui s'inscrit dans le cadre des plans Cancer nationaux et qui vise à développer la recherche en oncologie en Rhône-Alpes Auvergne.

RADIOTHÉRA­PIE, CHIRURGIE ET DIAGNOSTIC

Nano-H, installée à SaintQuent­in-Fallavier (Isère), étudie in vivo l’implantati­on du stent, sa biocompati­bilité, sa résorption et l’imagerie du dispositif médical dans des modèles murins et porcins. Cette étude doit permettre de réduire les effets secondaire­s de la radiothéra­pie dans le traitement de la prostate.

Dans son établissem­ent de Grenoble, Sofradir (ex-Lynred) travaille sur un guidage visuel du chirurgien pour mieux identifier la marge tumorale dans les cancers des voies aérodigest­ives supérieure­s.

Le programme Pelican de Cellenion vise à pouvoir manipuler des cellules uniques, contenues dans le liquide pleural – situé entre les deux feuillets de la plèvre – pour mieux repérer la source du cancer, étudier les mécanismes de résistance contre les traitement­s, et cerner des marqueurs prédictifs de l’évolution de la maladie. Toutes trois sont les bénéficiai­res les plus récents des soutiens financiers du programme Preuve du concept Clara, depuis 2005. Ce lien entre acteurs des politiques publiques de santé et entreprise­s innovantes peut prendre d’autres formes. Au Québec, les chercheurs sont appelés à développer des compétence­s entreprene­uriales pour assurer ensuite la croissance d’entreprise­s innovantes. L’Oncopole Québec, le pôle québécois de recherche, de développem­ent et d’investisse­ment pour accélérer la lutte contre le cancer, propose ainsi des aides à l’innovation en recherche, mais aussi un nouveau programme conjoint avec l’Institut de recherche en immunologi­e et cancérolog­ie – Comme r c i a l i s a t i o n d e la recherche (IRICoR), qui vise à développer les compétence­s entreprene­uriales des chercheurs, en plus de leurs compétence­s académique­s.

Depuis cette année, les chercheurs québécois peuvent ainsi participer­auprogramm­ededévelop­pement de l’entreprene­uriat en sciences de la vie, avec la participat­ion de la Faculté de pharmacie de l’université de Montréal et le Centre des dirigeants John-Molson de l’université Concordia. « Le mandat du Programme de développem­ent de l’entreprene­uriat en sciences de la vie est de mener les profession­nels et les étudiants au-delà de la recherche, vers un domaine moins familier qui est le développem­ent et les applicatio­ns des découverte­s », explique Denis deBlois, professeur de la faculté de pharmacie de l’université de Montréal.

HABILETÉ ENTREPRENE­URIALE

Les étudiants à partir du deuxième cycle, les chercheurs universita­ires et les profession­nels peuvent ainsi se doter d’habiletés entreprene­uriales grâce à 150 heures de formation dispensées sur une année. « On les amène à commencer avec la fin en tête. On veut qu’ils aient, dès le départ, l’idée à laquelle ils veulent aboutir, et nous les accompagno­ns dans ce processus de réflexion, souligne Denis deBlois. Un des plus grands bénéfices qu’apporte ce programme aux participan­ts est qu’il leur permet de valider leur potentiel et leurs capacités dans le monde des affaires. »

n« On veut que les étudiants et les chercheurs aient, dès le départ, l’idée à laquelle ils veulent aboutir » DENIS DEBLOIS,

PROFESSEUR À L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

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