La Tribune Hebdomadaire

Le canal SeineNord assuré d’être financé

- GAËTANE DELJURIE

CHANTIER L’État a confirmé qu’il contribuer­a à hauteur de 1,1 milliard d’euros pour lancer dès 2020 ce « chantier du xxıe siècle ».

La décision était très attendue#: l’État a confirmé contribuer à hauteur d’1,1 milliard d’euros au projet du canal Seine-Nord Europe. De quoi définitive­ment lancer ce chantier « du xxıe siècle » dès l’année prochaine.

Tous les partisans du projet ont pu pousser un ouf de soulagemen­t. La réalisatio­n de cette liaison fluviale à grand gabarit de 107 kilomètres, déclarée d’utilité publique il y a dix ans, n’était jamais entrée dans une phase concrète. C’est désormais chose faite avec l’accord signé début octobre entre Xavier Bertrand, le président du conseil régional des Hautsde-France, les présidents des conseils départemen­taux, Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics et le secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire.

UN RÉSEAU DE CANAUX

Les collectivi­tés, elles, s’engageront également à hauteur d’1,1 milliard d’euros, l’Europe finançant les études à 50 % et les travaux à 40 %. Sur ce projet chiffré à 4,5 milliards d’euros, il restera à trouver entre 700 et 900 millions d’euros, pour lequel « l’État aidera à la mise en place de ressources à assiette locale », précise le communiqué officiel. Les travaux pourraient commencer à la fin du premier semestre 2020 pour se terminer vers 2028. Le projet de Seine-Nord Europe (CSNE) vise à créer une liaison fluviale reliant le bassin de la Seine au nordouest de l’Europe, avec un canal de 107 kilomètres reliant Compiègne à Cambrai. Ce qui donnerait naissance à un réseau de 1100 kilomètres de canaux, desservant 200 villes. Les retombées ont été estimées en 2017 par le Conseil économique social et environnem­ental régional (Ceser) à 45 000 emplois à horizon 2050, sans compter le business induit pour les secteurs du BTP, de la logistique et de l’hôtellerie durant le chantier.

LA BATAILLE DE LA CONCERTATI­ON

Reste que la région ne doit pas seulement voir passer les péniches entre Paris et le Bénélux. C’est là que le bât blesse. « Nous avons constaté que dans le schéma d’aménagemen­t et de développem­ent durable et d’égalité des territoire­s, qui établit la stratégie régionale des prochaines années, il n’y avait pas une seule ligne concernant le développem­ent des plateforme­s le long du canal », se sont inquiétés Bruno Fontaine, président de la CCI Grand Hainaut et Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France. Pour que les acteurs régionaux bénéficien­t aussi des retombées d’une telle infrastruc­ture, la Chambre de commerce et d’industrie des Hauts-deFrance et le Groupement des entreprise­s régionales d’intérêt fluvial (Gerif), ont interrogé les entreprise­s, afin d’orienter le développem­ent des plateforme­s multimodal­es et plus largement le développem­ent des sites portuaires et logistique­s. Après le financemen­t une autre bataille s’annonce": celle de l’informatio­n des entreprise­s et surtout de la concertati­on.

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[ISTOCK] Le canal à grand gabarit de 1 100 kilomètres de long pourrait favoriser la création de 45 000 emplois à l’horizon 2050.

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