La Tribune Hebdomadaire

S’IMPLANTER AUX ÉTATS-UNIS, INCONTOURN­ABLE MAIS COMPLEXE

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Ce fut un coup de maître signé Sergio Marchionne. L’acquisitio­n pour une bouchée de pain du groupe Chrysler après la crise des subprimes en 2008. Cette opération a permis au groupe italien de s’installer durablemen­t sur le deuxième marché automobile du monde, mais aussi de trouver dans la corbeille de la mariée des pépites comme Jeep ou Ram, deux marques très profitable­s. D’ailleurs, ces filiales ont largement contribué à dynamiser les comptes du groupe Fiat Chrysler Automobile­s ces dernières années, jusqu’à la moitié des profits… Mais le marché américain n’est plus le marché florissant qu’il était pendant ces années de rattrapage d’après-crise… Il a commencé à se tasser dès 2018, voire à se consolider au prix d’une effroyable guerre des prix. Dans ce contexte, Chrysler est très mal placé et n’a vendu que 64!000 voitures au premier semestre, contre 170!000 sur la même période en 2015. Pour PSA, qui rêve de retourner aux États-Unis depuis son retrait tactique dans les années 1980, la fusion avec FCA est une façon un peu artificiel­le d’y revenir. Chez Peugeot, on affirme que cela ne change rien au projet d’implantati­on dont la direction doit divulguer les principale­s pistes dans les mois à venir. Et pas question de s’appuyer sur les réseaux FCA « qui perdent des millions de dollars chaque jour », indique-t-on du côté de la marque au Lion. Carlos Tavares juge le marché américain incontourn­able pour un groupe qui se veut mondial, car il permet d’aller chercher les effets de volumes nécessaire­s pour être compétitif. Avec 2,5 millions de voitures vendues aux États-Unis en 2018 par FCA, le patron de PSA a trouvé de quoi faire, mais il lui faudra séparer le bon grain de l’ivraie pour que le groupe reste profitable.

N. B.

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